La International Wine and Spirit Research, IWSR, vient de publier les résultats de son étude annuelle sur les perspectives de cette industrie, dont il faut reconnaître qu’elle a beaucoup changée depuis l’émergence à la fois des nouveaux consommateurs de la zone Asie Pacifique et l’arrivée de nouveaux pays producteurs sur le marché.Du coté des vins dit tranquilles, la consommation mondiale a augmenté de 2,7pct entre 2009 et 2013 et elle devrait encore augmenter de 3,5 pct d’içi 2018 pour atteindre 32 milliards de bouteilles. Mais ce sont les Etats Unis qui sont considérés comme devant être la locomotive de cette consommation devant une Chine désormais sur le reculoir.La croissance dans ce pays, qui avait fait un bond de 69 pct à 145 millions de caisses de 12 bouteilles de 2009 à 2013 est désormais prévue revenir à seulement 24 cpt de 2013 à 2018, ce qui n’est quand même pas si mal. La consommation n’est pourtant que de 1,4 litres par an et par personne contre 47 en France ( et 12 aux Etats Unis) mais elle a été très affectée par la lutte contre la corruption et la pratique des « petits cadeaux » de fin d’année qui a également terriblement affecté les ventes de spiritueux.
Les vins français Grands Crus étant les plus représentés dans ces petits cadeaux, ils seront plus fortement touchés que les vins moyens à 25 euros sur place (de 5 à 10 € prix depart) que les chinois commencent à consommer et pour lesquels nous sommes moins bien placés que les vins étrangers,ceux du nouveau monde comme ceux d’Espagne ou d’Italie.
Les chinois, à leur habitude, se sont lancés dans la culture du vin à grande échelle et commencent à récolter les résultats de ces efforts.La taxation du vin étant très élevée, les chinois importent beaucoup de vins en vrac qu’ils mélangent avec leurs propres productions. Sous quelle étiquette? Le rapport ne le dit pas.
Les Européens consomment 61 cpt de la production mondiale devant la zone Amérique à 24 pct et la zone Asie Pacifique à 12 pct. Le marché à potentiellement développer se trouve donc bien toujours là bas. Les français, troisième consommateurs de la planète, devrait reprendre aux italiens qui la leur avait prise leur seconde place en 2018
Dans le domaine des spiritueux, surprise l’alcool le plus vendu au monde est un alcool uniquement consommé en Chine, le baiju qui représente deux fois et demi les volumes du second la Vodka.
Le cognac a particulièrement souffert de la suppression des « petits cadeaux » en Chine où ses ventes se sont effondrées. Il remonte doucement la pente et est prévu croître au rythme de 13 pct d’içi 2018, notamment aux Etats Unis qui restent son premier marché d’exportation et où il plait particulièrement aux communautés hispaniques et afro-américaines.
Dernier élément de la consommation festive, le Champagne a connu une fin d’année comme il n’en avait pas connu depuis deux ans.
Les ventes ont atteint les 307 millions de bouteilles en 2014, en hausse de 0,7pct par rapport à 2013 et le chiffre d’affaire s’est raffermi de 3 pct proche du record de 2007 avec 4,5 milliards d’euros.
Ce sont les grandes marques qui en ont le plus bénéficié, avec l’exportation (2,4 milliards de CA contre 2,1 sur le territoire français) et les cuvées de prestiges, millésimes et rosés.Le marché français reste difficile de par la morosité générale des consommateurs et la propension de la grande distribution d’utiliser le champagne comme produit d’appel à prix cassés.
A l’export les italiens avec leur Prosecco et les espagnols avec leur Cava essayent de se positionner face au champagne mais se trouvent plutôt confrontés à nos différents crémants.