eu l’occasion de vous faire part des répercussions de la transition énergétique en Allemagne sur la santé, plus ou moins bonne, de leurs compagnies de production d’électricité et des conséquences que la plus importante d’entre elle, E.ON, en avait tiré, dont j’en profitais pour vous dire qu’elles étaient, à mon sens, à haut risque.
Il existe trois autres compagnie d’électricité en Allemagne, RWE d’importance semblable à celle d’E.ON,Vattenfall d’origine suédoise et Enbw dans laquelle EDF avait un temps pris une participation avant de la céder, juste à temps,-Merci Monsieur Proglio-, devrais je ajouter. Les trois subissent les mêmes difficultés que E.ON, à savoir la fermeture programmée et déjà effective des centrales nucléaires, la baisse générale de la demande qui induit une baisse des prix de gros de l’électricité, la concurrence, « déloyale » puisque fortement subventionnée et prioritaire pour leur accès aux réseaux de distribution, des énergies renouvelables.;
Nous avons vu ce que E.ON en a déduit pour sa propre survie. RWE de son coté entend rester dans le métier de la production et fourniture d’électricité intégrée en mettant sous cocon certaines de ses centrales thermiques classiques et en conservant ses centrales nucléaires aussi longtemps que possible en attendant que…. les politiques viennent à leur secours. en diminuant par exemple les subventions aux renouvelables, en instituant des tarifs spéciaux pour couvrir les pics de demande mal gérés en Europe pour l’instant, ou … en s’attaquant aux centrales à charbon. En attendant ca s’est traduit par des pertes de 2,8 milliards d’euros pour RWE en 2013 qui ne devraient pas s’arranger en 2014, au point que RWE a annoncé que des licenciements secs ne devraient pas être exclus si la situation ne s’améliorait pas.
Vattenfall, groupe public suédois,qui est soumis à la décision récente du gouvernement de Stockholm en faveur des énergies vertes et a décidé de vendre ses centrales au charbon en Allemagne.Il a même fait part de son intention de fermer ses mines de lignites effroyablement polluantes.
Autre groupe fortement touché par les changements de mix énergétiques en Europe, GDF Suez qui a brutalement passé dans ses comptes 2013, la dépréciation de ses centrales thermiques en Europe rendues non compétitives par les subventions et priorités accordées aux renouvelables et la concurrence des centrales au charbon. Une dépréciation,-excusez du peu- , de 14,9 milliards d’euros qui s’est traduit par une perte nette globale de 9,7 milliards d’euros sur l’exercice 2013.
Et EDF me direz vous, que se passe t il pour lui? Tout va bien, merci pour lui. EDF est toujours protégée par son quasi monopole (90 pct de part de marché) soigneusement maintenu par les gouvernements et l’administration les plus anticoncurrentiels au monde, par le maintien de tarifs régulés , par la quasi absence de renouvelables et par la pépite de son parc nucléaire.Pensez donc, son parc thermique ne participe qu’à hauteur de 15 pct à sa production! Au point qu’elle se positionne à la fois comme la tenante du modèle traditionnel tout intégré des énergéticiens et…comme un prédateur potentiel pour les actifs de ses confrères allemands ou italiens en difficultées!
Un mot sur le switch de la production allemande vers les centrales au charbon à la suite de l’arrivée de charbon à bas coût en provenance des Etats Unis. Ça risque de ne pas durer très longtemps! D’un coté, l’un des trois grands allemands, le groupe public suédois Vattenfall se trouve obligé de « quitter » le charbon sous la pression du gouvernement de Stockholm, malgré la plainte du Ministre de l’Economie allemand. De l’autre coté le gouvernement allemand en adoptant son « paquet climat » 2020 a pris l’engagement de réduire ses émissions de CO2 de 40 pct par rapport à celles de 1990. Le charbon sera mis à contribution à raison d’une baisse de ses émissions de CO2 de 4,4 millions de tonnes tous les ans jusqu’en 2020 ( sur 300 millions de tonnes de CO2 émises tous les ans, néanmoins).