Vous avez peut-être entendu parler du succès de notre électronicien militaire national Thalès dans le marché de la fourniture à l’Australie de leur nouvelle génération de petits véhicules blindés. Voici également notre industrie impliquée dans un autre renouvellement de matériel militaire dans le même pays!
Il s’agit cette fois pour l’Australie de remplacer ses sous marins de la génération précédente, fabriqués dans les chantiers navals australiens par des modèles plus récents et disponibles sur le marché. Il y en existe trois comme vous pouvez voir ci contre, un modèle japonais existant, un modèle allemand en cours de développement et un version à propulsion tradtionnelle du nouveau sous marin français à propulsion nucléaire,le Barracuda, produits dans le chantier naval de Cherbourg de la DCNS et dont le premier exemplaire d’une commande de 6 est prévu être livrée en 2017.
Un sujet qui a déjà couté sa place le mois dernier au Premier Ministre australien, Tony Abbott, qui s’était positionné comme partisan du sous marin japonais prévu initialement comme devant être construits dans les chantiers navals japonais à Tokyo. L’abandon potentiel de leur fabrication dans le chantiers naval ASC, – Australia Submarine Corporation-, d’Adelaîde fit scandale alors que l’Australie voit les usines de son industrie automobile fermer, l’activité minière très importante dans le pays sévèrement touchée par la crise et le taux de chomage atteindre les 8pct.
Les Japonais sont bien revenus voir le nouveau Premier Ministre libéral Malcolm Turnbull pour lui faire une proposition de production dans le chantier ASC mais le moins que l’on puisse dire est qu’ils ont manqué le coche. D’autant plus que les deux pays étant dans la même zone maritime qui fait face à un activisme extrème de la Chine, il ne serait pas très habile pour l’Australie d’être inféodé au Japon pour ses sous marins dans de telles circonstances.
Notre DCNS est très présente à Canberra par l’intermédiaire du PDG de sa filiale australienne, Sean Costello,ancien de ASC et ex secrétaire général d’un précédent Ministre de la Défense qui défend le dossier français, lequel bénéficie de l’aura du marché récemment gagnée par Thalès pour la fourniture des véhicules blindés. A notre crédit l‘avantage technique de notre sous-marin de présenter une empreinte furtive que la France accepterait pour la première fois de mettre à disposition d’un pays tiers et bien sur l’acceptation de principe d’une production par ASR. A notre désavantage, le fait que le Barracuda français est à propulsion nucléaire alors que l’Australie veut une propulsion classique ce qui exigera dres modifications au design et sans doute des performances moindre.
Le troisième compétiteur, redoutable, est l’allemand TKMS, Thyssen Krupp Marine Systems,qui dispose d’une expérience considérable dans le design et les performances de sous marins et a su en vendre 163 à 20 Marines nationales diverses de par le monde, souvent avec production déléguée aux chantiers navals locaux. Désavantage, le modèle proposé est un nouveau développement le Type216 avec les aléas que cela colmporte.
Le marché porte sur 8 sous marins pour un coût de l’ordre de de 20 milliards de dollars australiens assortis d’un contrat de maintenance de 30 milliards de dollars sur 20 ans. La bataille va donc être rude. Croisons les doigts!