Vous connaissez la phrase fameuse de Madame Georgina Dufois,concernant sa responsabilité éventuelle dans l’affaire du sang contaminé par laquelle elle se reconnaissait responsable des fautes effectuées par les services de l’Etat mais pas coupable en quoi que ce soit des conséquences de ces fautes, en l’occurence de très nombreux décès.
Il semble qu’à la SNCF, se soit le même mode de pensée qui prévale chez ses hauts dirigeants. J’entendais ces jours çi son Président faire état dans l’accident entre TGV et TER du sud de la France de l’absence de faute humaine dans cet accident, la raison d’après lui en étant l’attaque par des rongueurs des gaines des fils électriques qui finissent par se traduire par le contact entre les fils dénudés. Le phénomène semblait être bien connu pour que Monsieur Pepy nous assure qu’étant assez rare, il n’y avait pas à avoir d’inquiétude sur la reproduction du phénomène.
Il est bien connu que « gouverner, c’est prévoir ». Puisque lui et ses services connaissaient le problème, pourquoi donc Monsieur Pepy et ses services n’ont il pas prises les mesures pour éviter que cela ne se reproduise? Alors que comme il l’a annoncé, ils vont les prendre maintenant ? Parce que le problème n’était pas assez répétitif pour en justifier le surcroit de travail? Parce que le jeu n’en méritait pas la chandelle, peut être? Monsieur Pepy, impassible et mal rasé, ne semblait pas concerné par les conséqences du drame. Curieux non?
Même attitude dans le cas du terrible accident de Brétigny. L’enquète a déterminé que, dans ce cas, la SNCF était entièrement responsable. Dont acte, on reconnait mollement la faute, on fera payer les indemnités par les assurances et …on passe à autre chose. C’est du moins l’impression que cela donne. Alors que partout dans le monde, dans l’industrie, les questions de sécurité ont pris une importance considérable et que l’industrie a pris des mesures techniques d’une part et humaines de l’autre pour améliorer les équipements et les processus et pour impliquer la hiérarchie dans la mise en place de telles politiques de sécurité d’hygiène et d’environnement, le HSE,il semble que rien n’ai changé et ne doive changer à la SNCF dans ce domaine!
J’ai eu l’occasion à plusieurs reprises lors d’approche de gares de parcourir quelques kilomètres à allure réduite en pouvant observer la voie contigue. Je peux vous assurer que, même à 50 à l’heure, on peut parfaitement observer les boulons de fameuses éclisses et se rendre compte immédiatement de la présence de ces boulons et de leur état. Si donc à Brétigny personne n’avait noté leur absence, c’est que personne n’était aller faire la tournée de surveillance qui faisait partie des tâches de la maintenance. On en a vu les résultats, mais avez vous entendu parler de mesures disciplinaires pour les responsables de la maintenance et les exécutants de ces tournées de vérification? La aussi responsables mais pas coupables peut être?
Dernier exemple, on apprend dans la presse qu’après Brétigny, l’Avuc, l’Association des Voyageurs Usagers des Chemins de fer avaient demandé à la SNCF de rendre public les données sur les dates de mise en service des infrastructures essentielles et leur état comme les aiguillages, les containers ou les lignes de communication. Ils se sont entendu répondre que c’était trop compliqué et trop lourd car les élements d’information sont disséminés, consignés par écrit dans des cahiers et ni numérisées ni centralisées! On se croirait encore au début du 20ème siècle! Dans ces conditions, il peut arriver que « des choses se perdent ».
La aussi responsables mais pas coupables?
On croit réver. Nous nous targuons depuis des décennies de disposer du meilleur réseau de chemin de fer au monde, alors qu’en particulier sur les questions de sécurité,nous avons un siècle de retard!
Etonnant non?