Nul doute que vous vous souveniez de la catastrophe de l’écroulement brutal de l’Immeuble du Rana Plaza de Dacca au Bengladesh dans lequel ont péries 1135 personnes sur les 3000 ouvriers(ères) qui y travaillaient dans des ateliers de confection. Ils/elles y produisaient des vêtements à des prix défiant toute concurrence à destination de la plupart des marques du monde occidental. Car le Bengladesh, pays très pauvre, est devenu depuis quelques années l’usine textile du monde développé.
Cette catastrophe a aussi mis en évidence l‘imbroglio de la sous traitance dans le pays qui ne permet en aucun cas de tracer les vêtements produits, non plus que de savoir quelle usine et quel sous-traitant fabrique vraiment les vêtements qui sont livrés au Donneur d’ordre. On a trouvé, dans les décombres de l’immeuble des vêtements badgées à différentes marques dont certaines étaient effectivement en provenance de donneurs d’ordres et clients européens et d’autres pas.La marque irlandaise Primark s’y fournissait. On y a trouvé 20 000 pantalons d’enfants à la marque française Camaieu,que cette dernière conteste car considérés comme provenant de sous traitance non déclarée. On y a trouvé également un pantalon à une marque du groupe Auchan et des vêtements à une marque de Carrefour y a été signalé. C’est dire que, volontairement on non, des vêtements d’un grand nombre de marques connues y sont passées un jour, en commande directe ou en sous traitance
Où en est on un an et demi après la catastrophe qui date du 24 avril 2013? Que s’est il passé depuis?
La catastrophe a secoué la profession qui s’abritait derrière des contrats en béton avec leur fournisseur officiel, qui avait mis en place des « Directions du Développement Durable » aux titres ronflants mais aux controles moins efficaces et des audits des locaux et de leurs équipements sécuritaire qui ne devaient pas être très sérieux! Différents organismes gouvernementauix ou non gouvernementaux se sont intéressés, avec les compagnies occidentales,à batir un référentiel qui puisse permettre des inspections sérieuses et comparatives des différentes usines à vérifier. Ca a donné le Fire and Building Safety Agreement sur lequel la profession s’appuie désormais sur le terrain pour vérifier les installations qui produsent pour ses membres.
Carrefour, deuxième distributeur mondial avait été un précurseur en batissant ses règles d’achats en matière de droits sociaux et humains en partenariat avec la Fédération Internationale des Droits de l’Homme. Elle a voulu tracer à nouveau, à titre de vérification, la filière qui le fournit (43 usines!), a signé le Fire and Safety agreement et a fait procéder à 146 inspections incendie et à 1333 audits sociaux.
La profession sur le plan international, utilise désormais des référentiels de controle social harmonisés dans le cadre du Global Social Compliance Programme, Programme Global de Satisfaction (des règles) Sociales, auquel l’américain Walmart participe
Enfin dans la cadre de la solidarité, sous l’égide de l »OIT, Organisation Internationale du travail, il a été mis en place en décembre 2013 un fond d’indemnisation à la disposition des donneurs pour venir se porter au secours des familles avec un montant maximal de dons de 40 millions de dollars.C’est à ce fond qu’Auchan, bien qu’en excluant toute reconnaissance de responsabilité de ce fait, a décidé de donner récemment la somme de 1,5 millions de dollars
Un effort global de la profession sur le plan mondial qui devrait permettre d’éviter à l’avenir le renouvellement d’une telle catastrophe.Quel dommage néanmoins que cet effort de controle international n’ai pas été effectué plus tôt….