Le stage en entreprise fait partie du paysage français de l’apprentissage de la vie, et de la vie en entreprise en particulier, depuis l’immédiate après guerre. C’était à l’origine un moyen pour nos enfants de gagner un peu d’argent de poche pendant l’été sans que ce soit une exigence scolaire ou universitaire.
Avec le temps les choses sont devenus plus complexes pour différentes raisons. La demande en stages s’est accrue avec d’une part l’exigence des écoles d’en passer par là pour justifier tel ou tel diplome, leur montée en gamme à la demande des dites écoles, le developpement des congés d’été qui ont crée des besoins de remplacement d’employés en vacances mais aussi parfois les remplacements abusifs par des employeurs peu scrupuleux.
Il est vrai qu’il a toujours régné une ambiguité sur l’utilité des stagiaires.Pour l’employeur, c’était souvent considéré comme un service qu’il rendait au système éducatif et à la société, en acceptant d’en prendre alors que les dit stagiaires; sans savoir pratique, ne servaient pas à grand chose à une époque de faible demande. Pour les jeunes stagiaires et leur parents, c’étaient ces salauds de patrons qui exploitaient leurs enfants, brillants et travailleurs, et en tiraient un bénéfice forcement considérable.
L’état hyperrégulateur s’en mêla et établit des rêgles, forcement tatillonnes et lourdes. Leur dernière mouture vient de sortir avec le vote de la proposition de loi sur le « développement, l’encadrement des stages et le renforcement des droits des stagiaires ». Le titre de la loi parle de lui même! Sauf que…On ne peut obliger personne à prendre des stagiaires, à leur fournir,des sujets de stages sophistiqués et à mettre un ingénieur à plein temps derrière le dos du dit stagiaire pour traiter son sujet d’étude.
Nos endants avaient déjà de plus en plus de difficultés à trouver des stages . Nul doute que la nouvelle loi va raréfier le stage parfait que nos politiques et leurs syndicats appellent de leur voeux!
La convention de stage n’est pas un contrat de travail et n’a pas en principe vocation à le devenir. Les parlementaires, soutenu par le gouvernement, sont pourtant en train de la faire évoluer dans ce sens avec les contraintes que cela comporte; les contrôles tatillons qu’elle va générer, à l’antipode donc du choc de simplification dont notre Président nous à parler.