Vous savez qu’en Grèce, toutes les transactions commerciales journalières se passaient en cash ce qui expliquait la fraude, à la TVA en particulier, permanente dans ce pays et qui participait de l’incapacité de l’État à recouvrer les impôts et taxes qui lui étaient dues.Un des nombreux défauts de ce pays, comme l’absence de cadastre qui empêche de lever des taxes foncières.
Or avec la crise et la limitation des retraits à 60 euros par jour et par personne, il a fallu trouver des moyens plus pratiques que de faire la queue aux distributeurs pour satisfaire ses besoins journaliers. Les grecs se sont donc jetés sur les cartes bancaires. Pas moins d’un million d’entre elles ont été ainsi délivrées durant le seul mois de juillet dont 400 000 par la Banque de Grèce.Quant au nombre de transactions, elles ont augmentées de 135 pct et auraient même triplées dans les campagnes.
Il est vrai que les transactions par carte ne sont pas plafonnées tant qu’elles sont faites à l’intérieur du pays. Même les retraités s’y sont mis et les commerçants se sont équipés de terminaux de règlement.La Grèce était précédemment le pays de l’Union Européenne le plus en retard pour l’utilisation de la carte bancaire avec 17 transactions par an et par personne, loin même de la Roumanie et de la Bulgarie et à des années lumières des pays développés de la zone comme l’Allemagne avec 342 transactions, la France avec 275 et en haut de la classe la Finlande avec 450!
C’est globalement une bonne nouvelle pour le pays car la diminution du cash va réduire la part des transactions échappant à tout contrôle du fisc et aider à résoudre le problème majeur du pays, l’inexistence d’un administration fiscale efficace qui puisse maîtriser une économie largement souterraine.
Coté entreprises, la situation n’était pas bien meilleure car les entreprises ont des besoins de paiement en dehors du pays pour payer des fournisseurs étrangers ou en recevoir. Que croyez vous qu’elles firent pour pouvoir survivre face à l’interdiction d’exporter des capitaux?
Elles ouvrirent des comptes dans des banques étrangères, et allemandes en particulier! Comme ça elles peuvent se faire payer des prestations effectuées auprès de clients étrangers sur ces comptes étrangers et utiliser les sommes sur ces comptes pour s’approvisionner auprès de fournisseurs étrangers en contournant le contrôle des changes.
Les grecs ont toujours été imaginatifs pour contourner les lois et règlements.En ces circonstances, cette qualité se révèle utile.