Partout des poules caquètent, se baladent… Il y en a même une qui essaie de rentrer dans ma chambre chaque fois que je laisse la porte ouverte. Je pense que c’est la poule de droite, celle qui a un tache rouge sous le bec, mais, n’étant pas très physionomiste, j’ai encore un doute.
Elles font un boucan d’enfer, les volailles ! Il parait qu’elles bouffent les serpents et que c’est la meilleure manière de traiter les lieux herbus. En parlant de serpent, hier matin je suis allée jeter ma poubelle à l’ougandaise : on balance le sac sur un tas auquel il est mis feu régulièrement. À part le tas, c’est un bel endroit, avec des buissons de fleurs. Le climat équatorial favorise la pousse rapide de champs où les herbes sont hautes… Et j’entends comme un bruit. Tiens, un mulot que je me dis. Je vois un truc d’au moins un mètre de long, avec un dos marron clair, des écailles et un ventre blanc. Un serpent. J’étais pas à côté de lui, mais j’imagine que mon passage l’a délogé, il s’est tiré.
Un mulot ! Non mais franchement ! Réfléchissement, Charlotte, tu es en Afrique !
J’informe les militaires qui sont dans le coin, je leur montre le lieu. De ce que j’en ai compris, ils vont tondre. C’est la seule manière d’éviter ce genre de rencontres. Dès que le sol est dégagé, les poules rentrent en scène.
Dans l’après-midi, comme je n’avais pas pu prendre de photos du reptile, j’ai fait un tour sur wikipédia, cette encyclopédie si utile… et j’ai trouvé quelque chose qui ressemble à ce que j’ai vu.
Ce serait un « dendroaspis polylepis ». Autrement dit, un mamba. Euh ! C’est pas sympathique comme bestiole.
Dans la cour, il y a un coq, qui sonne l’aube, qui pérore, qui fait le kéké, le mâle dominant. Ben moi, j’aimerais qu’il fasse tout plein de petites poules mangeuses de serpents à ses femelles !