Pauvre Brahim, pauvre misère. Creuse la terr’, creuse le temps!

Comment ne pas penser à Brassens, en prenant ce matin mon auto stoppeur de Hammamet à Tunis

Ridé, fané, délavé, rapiécé et hagard il se tient pourtant droit comme un I, sur l’autoroute qui va à Tunis ! Il ne bouge pas. Il attend que les Dieux ou les diables ou les deux à la fois fassent arrêter un véhicule à son hauteur pour le prendre à bord.

Je freine et l’invite à monter à ma droite. En bouclant sa ceinture, il se tient à 10cm du dossier de siège, de peur de le froisser… Il est si heureux d’être enfin à bord !

Visage taraudé, taillé dans la misère et la souffrance mais qui garde flambant neuf, un port altier…

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