Nous sortons peu à peu d’une grève majeure dans le soi disant service public du transport ferroviaire , mais curieusement déclenchée, à mon sens, pour une mauvaise raison comme j’ai eu l’occasion de vous l’expliquer dans un message du 18 juin. Car en effet la dite grève était officiellement faite pour protester contre la réunion de ce qui avait été séparé en deux en 1997 à la demande de la Commission Européenne et sous la pression des difficultés financières de l’époque de notre système ferroviaire, la gestion des réseaux ferroviaires, RFF, et celle de la sociétés de transport ferroviaires qui « passe » sur ce réseaux, la SNCF.
Vu par la Commission Européenne, l’intérêt d’une telle séparation était de maximiser les possibilités de concurrence en permettant à toutes les sociétés ferroviaires europénnes de « passer » sur le réseau français, alors que bien entendu, il n’est pas possible de dupliquer un tel réseau. Elle a néanmoins promulgué dans le temps la libéralisation du « passage » sur ces réseaux, qui l’a déjà été pour le fret ferroviaire en France, mais qui ne l’est pas encore pour le transport de passagers
C’est passé à l’Assemblée Nationale et donc la SNCF nouvelle, phénix renaissant de la SNCF ancienne d’avant 1997, va pouvoir refaire la loi sur le réseau français et repousser les concurrents potentiels hors de notre/son réseau.Le tout à grand coût pour le contribuable que personne ne défend dans ce système et qui devra payer la remise à niveau de ce réseau devenu dangereux et les 44 milliards de dettes que la Nouvelle SNCF va récupérer sans avoir les moyens seulement d’en payer les intérêts ( ce que l’on appelle pudiquement le « service » de la dette).C’est ainsi, le « peuple » est souverain par le truchement de ses élus!
Il n’est pas inintéressant de voir ce qui se passe dans ce domaine de l’accès aux réseaux ferroviaires dans les autres pays de la Communuté européenne. En Allemagne les circulations des TER ont été ouvert depuis de nombreuses années à la concurrence et la SNCF en a d’ailleurs profité en exploitant via ses filiales certaines des lignes mise en adjudication. C’est le cas en Angleterre, grand chantre de la concurrence en Europe, y compris pour les transport de voyageurs. C’est le cas un peu partout pour les transports de fret. ¨Par contre les compagnies nationales se sont réservées leurs vaches à lait, les lignes à grand vitesse.
Or ne voila-t-il pas que l’Espagne, qui dispose d’un réseau à grande vitesse équivalent au notre, vient de décider, en avance sur le plan européen d’ouverture à la concurrence des transports de passagers, de mettre en appel d’offre les lignes reliant Madrid aux villes du Levant, Valence et Alicante.Une transition progressive puisque elle se fera pour Sept ans avec un seul opérateur alternatif mais qui debvrait se traduire à terme par une libéralisation complète, sur les lignes du Levant d’abord puis sur le réseau TGV complet en fonction des résultats de cette première expérience.Un test en vrai grandeur qui concernera de l’ordre de 2 millions de passagers annuels.
Le nouvel opérateur devrait commencer à exploiter cette ligne début 2015. Il pourra fixer ses fréquences et ses prix à sa guise. Comme le réseau espagnol a un écartement différent de celui des autres pays européens, il est impossible de se lancer dans une telle aventure avec une flotte de trains neufs. C’est l’etat qui fournira le matériel roulant à partir d’une structure de location qu’il va créer.à partir de la séparation en quatre de la compagnie nationale, la Renfe. Laquelle se prépare à la concurrence avec un politique aggressive de prix mais qui se traduit par un acroissement du traffic passagers de 14 pct mais aussi par …des pertes. Le modéle d’exploitation reste donc à affiner.
Il sera intéressant de voir si la SNCF, via Kéolis, sera candidate à cette adjudication.
A suivre.