Un sujet, sur lequel je ne suis pas revenu depuis pas mal de temps, est celui du cloud computing. Pourtant, il est désormais devenu partie intégrante de l’informatique des entreprises qui se sont plongées avec frénésie (et pas forcément pour leur bien) dans le gros nuage commercial. Pour beaucoup de patrons d’entreprise, désormais, l’informatique se consomme et le cloud computing est le vecteur de cette transformation. Le résultat est là : Microsoft annonce que le cloud représente désormais 35 % des revenus de sa division PME. C’est tout dire.
Un des points d’achoppement est celui de l’interopérabilité entre les clouds ou fournisseurs de services. Pour être précis, nous parlons ici de la couche basse du cloud : l’IaaS ou Infrastructure as a Service. C’est la possibilité de louer pour une minute, une heure, un jour, un mois, etc. une machine virtuelle dans laquelle nous allons pouvoir installer le système d’exploitation de notre choix. Cette machine virtuelle possède des caractéristiques techniques capables d’évoluer au grès de nos besoins.
Seulement, le jour où je ne suis plus content des services de mon fournisseur, il m’est difficile, voire souvent impossible, de transférer ma machine virtuelle. Je dois donc en prendre une neuve chez le nouveau fournisseur et tout réinstaller, migrer les données, etc..
Il existe pourtant depuis belle lurette des formats d’échanges tels que l’OVF (Open Virtual Machine Format) proposé comme standard de stockage sur disque des images de machines virtuelles depuis 2007. Bien que théoriquement soutenu au travers de la DMTF (Distributed Management Task Force, Inc.) par des acteurs comme Novell, Dell, HP, IBM, Microsoft, VMware, et Citrix, je ne l’ai guère vu mis en œuvre si ce n’est dans VirtualBox d’Oracle.
Depuis maintenant plusieurs mois, un projet dans le domaine de la virtualisation a beaucoup fait parler de lui : Docker. C’est ce projet qui a végété en France pendant trois ans, car personne n’en voulait, avant d’aller connaître un succès fulgurant de l’autre côté de l’Atlantique. Un container c’est une sorte de machine virtuelle, mais contenant en général une unique application.
Voici apparaître un nouveau projet dénommé Open Container Project. Son objectif est de fournir les spécifications d’un format de container standardisé capable de voyager d’un cloud à un autre de façon transparente ou presque. L’initiative est portée par la Linux Foundation et soutenue sur le papier par les gros bonnets du cloud : Amazon, Microsoft, Google et IBM et par des fournisseurs de solutions de cloud : VMware, EMC, Cisco, HP et Red Hat.
C’est Docker bien évidement qui fourni les bases en offrant une portion du code de son logiciel. C’est sur cette base minimale que devrait être construit le nouveau format.
L’annonce est toute fraîche, il va falloir attendre un peu avant de savoir s’il va réellement en sortir quelque chose et si les grands du cloud ont réellement un intérêt à permettre à leurs clients de balader leurs applications d’un nuage à un autre. Je ne sais pas pourquoi, mais je vois le verre à moitié vide…