Après la ferme-usine des 1000 vaches, située dans la Somme, c’est au tour d’un centre d’engraissement de plus de 1.000 veaux (1400 veaux à l’année) qui est sur le point de se concrétiser sur la commune de Saint-Martial-Le Vieux, dans La Creuse.
Cette usine, nouvel exemple d’industrialisation de l’élevage, est présentée par ses promoteurs comme locale. Au lieu d’exporter les veaux en Italie pour les engraisser, ils le seraient au sein du Parc Naturel Régional de Millevaches…
Ce projet de centre d’engraissement de 1000 veaux est porté par un collectif d’éleveurs, la SAS Alliance Millevaches dont l’objectif est de doubler le poids d’un millier de veaux en à peine 200 jours !
Plutôt que d’être nourris à l’herbe des prairies et libres de mouvement, les animaux seront parqués dans des espaces réduits, bourrés d’antibiotiques à cause du confinement, gavés d’un concentré sur-protéiné de soja et maïs OGM importés puis abattus sans étourdissement au bout de 7 mois !
Ne répondant pas aux standards de qualité français, ce « minerai » serait ensuite exporté vers l’Italie et les pays du sud pour être introduit dans des lasagnes et autres raviolis…
Le projet sera subventionné à hauteur de 400 000 € par l’Etat, 75 000 € du Conseil Général et 150 000 € du Conseil Régional) auquel il faudra ajouter l’emprunt que la Communauté de Communes des Sources de la Creuse prévoit de contracter pour réaliser l’ensemble des travaux du centre.
Intermarché encourage l’engraissement intensif
Intermarché, via sa filiale « viande » Jean Rozé, s’est engagé à acheter et écouler l’intégralité de la production, soit 1400 veaux chaque année. Au lieu de miser sur des filières courtes et une qualité recouvrée, Intermarché entretient et promeut ainsi une logique d’industrialisation et de concentration verticale de l’élevage, espérant secrètement tirer son épingle du jeu dans une compétition internationale sans lendemain.
En s’engageant de la sorte, la grande distribution renforce encore un peu plus son emprise sur le monde paysan. Le « toujours plus » et « toujours plus vite » est responsable de la crise que traverse l’élevage actuellement car progressivement, on assiste à la disparition des petites exploitations locales et diversifiées au profit d’économies d’échelle via des fermes toujours plus grandes et uniformisées.
La logique industrielle du Groupe Les Mousquetaires Intermarché ainsi que les éleveurs membres de la SAS Alliance Millevaches, prêts à tout pour dégager de nouveaux profits, laissent ainsi de côté la santé des consommateurs, l’environnement, comme le bien-être animal. Pour Stéphen Kerckhove, délégué général d’Agir pour l’Environnement, « par ce projet, les promoteurs sont en train de généraliser le fameux modèle breton du « merde in France », modèle pourtant en crise ».Ce nouvel exemple d’industrialisation de l’élevage démontre une fois encore que le mal-être animal ne peut conduire qu’à une malbouffe pourtant massivement rejetée par les consommateurs. C’est pourquoi, une pétition est lancée pour interpeller le président d’Intermarché afin qu’il renonce au contrat qu’il a signé avec les actionnaires de la ferme-usine des 1000 veaux…