C’est par une longue interview au journal du Dimanche paru ce dimanche 19 octobre qu’elle engage une critique raisonnée de l’action menée jusqu’à aujourd’hui par François Hollande. Elle trace les grandes lignes de la politique qu’il conviendrait de mener pour « sauver le quinquennat » et en même temps la ligne politique qu’elle entend incarner pour reprendre la pouvoir au Parti Socialiste et se positionner face à Manuel Valls pour la prochaine présidentielle.
Se faisant, elle acte aujourd’hui l’échec définitif de Hollande et prend la responsabilité de tenter de sauver les meubles de la gauche qu’elle entend incarner.
Elle place délibérément le thème de la croissance au cœur de son propos politique, reprenant l’argument central que martèlent les députés PS frondeur à l’Assemblée nationale : « La politique menée depuis deux ans en France, comme presque partout ailleurs en Europe, s'est faite au détriment de la croissance », voilà c’est dit et c’est radical.
C’est par la relance qu’elle entend apporter des solutions à la situation économique et sociale qu’elle juge catastrophique, car « les déficits ne se sont pas résorbés et le chômage augmente ».
Avec cruauté, elle tacle François Hollande et reprend les critiques qui n’ont pas cessées depuis son élection, à savoir l’absence de cap : « On ne mobilise pas un pays sur la seule gestion financière, on doit donner la destination du voyage".
Elle développe un programme social démocrate, relativement classique pour le PS qui a pour objectif de déporter François Hollande sur une position politique plus libérale que sociale.
Elle appelle à soutenir la relance par des aides aux pouvoirs d’achat des ménages et aux collectivités locales. Elle reprend ainsi à son compte les critiques de plus en plus ouvertes des grands élus socialistes qui montent.
Elle revient sur la fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG qui permettrait de redonner du pouvoir d’achat aux manages les plus modestes.
Elle s’érige en rempart contre les tentatives de remettre en cause le code du travail abondamment proposé par plusieurs ministres du gouvernement Valls. Elle fait de même pour ce qui est de l’assurance chômage.
Enfin elle assène le coup final par « Pour moi, la réforme doit être synonyme de progrès. Il faut en finir avec les vieilles recettes libérales ».
Elle conclut par un avertissement ferme, qui sonne comme le glas des dernières espérances de François Hollande : « Je suis candidate … au débat d’idées ». A bon entendeur, salut.