L’accès à Internet se démocratise. Chiffres en main, on peut affirmer que l’objectif de l’accès à Internet pour tous peut être atteint. Paysage contrasté cependant ! L’internet du buzz est en marche…Si Internet est terre d’information, l’internaute est davantage celui qui clique que celui qui lit. Nous sommes de plus en plus dans le monde des rumeurs. Le lolcat est-il en train de remplacer l’information ?
Seuls 12 % des Français n’ont jamais utilisé un ordinateur
Selon Eurostat, 19 % des européens n’ont jamais utilisé un ordinateur. C’est un assez bon chiffre mais qui progresse trop lentement : 1% d’amélioration en cinq ans. On constate des écarts significatifs entre grandes villes et zones rurales.
En France, la moyenne atteint 12 % de non-utilisateurs mais on en compte 25 % dans les Dom.
76 % du territoire européen dispose d’un réseau haut débit. En France on oscille entre 67 et 90 %. Les meilleurs chiffres sont bien sûr en région Ile de France mais avec des disparités.
84 % des Français surfent sur Internet
D’après Médiamétrie, 84 % des personnes de 15 ans et plus ont surfé sur Internet à partir d’un smartphone ou d’un ordinateur traditionnel en mars 2014. 80 % des jeunes de 15 à 24 ans disposent d’un smartphone. Même si le chiffre est encore modeste, 4 % des personnes interrogées ne surfent qu’à partir de leur mobile.
La suprématie du clic et ses effets pervers
Plusieurs études rappellent qu’un nombre important d’internautes partagent des informations sur les réseaux sociaux sans même les lire.
Dans un grand nombre de cas, c’est la manière dont le tweet est formulé ou le titre de l’article qui entrainera le partage sur les réseaux sociaux. L’information est de plus en plus survolée. Les titres à sensation ou mensongers font recette. Le clic est devenu le roi de l’interactivité. On clique sur J’aime dans Facebook, sur le retweet de Twitter, sur le + de Google+ et… on passe à autre chose.
La publicité s’appuie et rémunère le clic. Tony Haile, PDG de Charbeat, préconise de passer de l’ère du clic à l’ère de l’attention. Il propose tout simplement de rémunérer les sites au temps passé par l’internaute. Il affirme que cela aurait un effet positif sur la qualité des articles.
Dans une période où chacun s’estime omniscient grâce à sa « culture du titre », l’argumentation n’est plus recherchée, le soin porté aux articles non plus. Tout cela encourage la précarité des médias, une information de moins grande qualité, des journalistes qui n’ont plus le temps de contrôler ce qu’ils avancent. De plus en plus on recherche par tous les moyens le buzz et ce dernier alimente les rumeurs les plus folles ou les affirmations déraisonnables. Certes Internet diffuse l’information auprès d’un nombre croissant d’internautes ? Mais quelle information et pour quoi faire ?