J’avais eu l’occasion de faire le point pour vous sur l’euthanasie et sa pratique dans le monde dans différents messages sur ce blog en date du 2 février 2006 sur leurs différentes formes et définitions et dans un message du 5 février 2006 sur les différentes législations dans le monde.Depuis les choses bougent mais lentement tellement nos états et les religions qu’ils représentent, – séparation ou non de l’église et de l’état-,refusent de nous laisser le droit de disposer de notre corps.
La Belgique est un des rares pays dans lequel l’euthanasie est officiellement autorisée depuis 2002, donc un des rares pays dans lequel un recul existe sur cette pratique et son évolution dans le temps.Il y existe une organisme de contrôle, la Commission Fédérale de Controle et d’Evaluation de l’Euthanasie qui vient de préparer un projet de rapport sur l’évolution de cette pratique depuis son autorisation dont est extrait le graphique ci dessus.
Il montre que depuis sa cette date le nombre de personnes ayant souhaité être euthanasié reste très limité mais augmente régulièrement puisqu’il a atteint 1807 personnes en 2013 en hausse de 27pct par rapport aux 1401 personnes de 2012, elles mêmes en hausse de 25 pct par rapport à 2011. Le « réservoir » pour d’autres accroissement d’euthanasie reste sans doute important si l’on en croit la déclaration du Président de cette Commission, le professeur Van Distelmans, qui disait en 2012 que la moitié des euthanasies en Belgique étaient clandestines. Toutefois même en multipliant par deux les chiffres enregistrés par la Commisison, on n’arrive qu’à des chiffres marginaux, si c’est ce qui peut rassurer les tenants de la régulation administrative.
La cause principale de vouloir quitter notre monde reste très largement le fait de souffrir de manière intolérable et est donc de ce fait très lié au fait d’être atteint d’un cancer.Les souffrances psychiques liées aux bizarreries de la nature sont l’autre raison de vouloir qutter un monde dans lequel elles peuvent être ressenties comme intolérables, même si, dans la loi, elles ne sont pas considéres comme telles.
Les idées sur ce sujet évoluent en Belgique du seul fait que la loi existe.Elle vient d’être élargie aux enfants mineurs et s’intéresse désormais aux cas de l‘euthanasie non demandée qui, en fait, est la plus fréquente, d’après la Société belge de soins intensifs. Une euthanasie qui correspond aux cas de personnes en fin de vie qui ne sont pas suffisamment consciente pour pouvoir la demander.
Et en France me direz vous? Sa « facilitation », au delà de la loi Léonetti qui règle le cas pour l’instant en France dans une optique très régulatrice, entrait sous le numéro 21 dans la campagne des présidentielles du candidat Hollande.Elle n’en est pas encore sortie, au contraire d’autres sujets plus idéologiques…