Alexis Tsipras a réussi à installer sa fédération de partis et de mouvements au sommet de l’état, il a réduit le Pasok (socialistes grecs) à sa plus simple expression, plus que 13 sièges sur une assemblée de 300 députés. La Nouvelle démocratie, gouvernement sortant, ne se porte guère mieux avec 76 députés. L’extrême droite recule, même si Aube dorée (Néo nazis) garde sa troisième place avec 17 députés.
C’est donc bien, n’en déplaise à certain, une gauche radicale qui s’installe au pouvoir à Athènes. Le nouveau Premier ministre a lancé aujourd’hui : « les Grecs laissent l’austérité derrière eux » … pour autant les réactions à Bruxelles et à Berlin ne se sont pas fait attendre. Les mises en garde se multiplient et à cette heure même, les ministres des finances européens tiennent une réunion pour examiner la situation.
Martin Schulz, le président du parlement européen a déclaré qu’Alexis Tsipras allait devoir faire des compromis avec ses partenaires européens. La dette du pays est gigantesque, 300 milliards d’euros, à savoir 175% du PIB. Pedro Passos Coelho, Premier ministre portugais de centre droit a de son côté rappelle les efforts fait par son pays et demande au nouveau pouvoir grec d’en faire autant, il l’appelle à « respecter les règles européennes ».
Pour s’assurer une majorité au parlement Syriza vient de nouer une bien étrange alliance avec Les Grecs indépendants (13 sièges). Ces derniers sont nés d’une dissidence de Nouvelle démocratie. Ultra nationaliste, proche de l’église orthodoxe ils expriment des thèses souverainistes, parfois limite islamophobes et anti immigrés. On se demande comment cette alliance pourra tenir à l’épreuve des faits …
Qualifié de Harry Poter de la politique grecque Alexis Tsipras a portant fait preuve à 40 ans d’un art consommé de la politique ralliant à sa personne de nombreuses personnalités depuis le Pasok jusqu’à une certaine frange de l’extrême droite
Il a su aussi s’entourer d’imminents économistes comme Yiorgos Stathakis et Giannis Dragasakis. Le premier âgé de 61 ans enseigne à l’université de Crète, il est l’auteur d’un ouvrage sur le plan Marshall, le second, âgé de 67 ans, spécialiste des questions économiques a été vice-ministre de l’économie de 1989 à 1990.