Le streaming, l’avenir de la musique ?

Le marché de la musique, depuis l’émergence des nouvelles technologies continue sa lente descente aux enfers. Le streaming, à savoir l’écoute de la musique sans téléchargement, connaît, lui, une nette progression en 2014 et semble une alternative économique crédible aux yeux des majors.

Le marché de la musique connaît encore en 2014 une baisse de 5,3 % pour atteindre 570,6 millions d’euros (603,2millions en 2013) selon les chiffres rendus publics par le Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP), lequel représente pas moins de 80 % du marché français à lui tout seul.

De son côté le streaming connaît une nette croissance de 34 % en 2014 et pourrait à terme représenter enfin une véritable alternative à l’effondrement du marché physique du disque. Celui-ci représente encore 71 % du marché, mais il ne cesse de baisser. Avec moins de 11% en 2014, auquel s’ajoute la baisse du téléchargement à l’acte de -14%, ils expliquent la baisse du marché.

Au cours de la conférence de presse Guillaume Leblanc, délégué général du SNEP a manifesté son optimisme par « quelque chose est en train de changer et nous assistons à une restructuration du marché autour du streaming ». Ce serait donc un nouveau modèle économique qui serait en train d’émerger.

Nombreux sont les observateurs qui ont annoncé cette mutation et le SNEP a mis du temps à reconnaître l’évolution des usages de la musique par les consommateurs.

C’est sans doute l’inversion des courbes de revenus de ces deux modèles en 2014 qui a ouvert les yeux du SNEP. Le streaming pèse 73 millions d’euros en 2014, contre 54 millions d’euros pour le téléchargement. Avec ses 16% du marché total de la musique, le streaming a de beaux jours devant lui. Sans compter que ce modèle n’existe que depuis seulement 7 années avec sur le marché français des acteurs tels que : Deezer, Spotify, Qobus etc… qui cherchent encore leurs marque et leur notoriété.

2015 verra un changement notoire, celui de la fin, de l’offre lié d’Orange à Deezer.

On retiendra la conclusion de Pascal Negre, patron d’Universal Music France : « la musique est en train de connaître sa quatrième révolution numérique. Après la piraterie, les sonneries téléphoniques et le modèle iTunes, la musique change à nouveau de paradigme avec l’avènement du streaming qui consiste à payer pour un usage et non pour une possession »,

Et ce n’est pas les 2 millions d’abonnés (contre 1,44 millions en 2013) à un service de streaming audio qui vont le démentir. Mais ce n’est pas suffisant, à ce stade, pour garantir la rentabilité pour les producteurs et surtout les artistes, il faudra atteindre au moins les 8 millions d’abonnés.

Tout au long de ces années d’errance, où le modèle du gratuit s’est imposé par la force, la propension à payer des consommateurs a chuté. Elle était beaucoup plus élevée en décembre 2005, au moment du vote de la licence globale, trop vite avorté.

Avec 30 millions de titres au catalogue, l’offre de streaming devrait connaître encore une forte progression, d’autant plus que des offres nouvelles améliorant la qualité du son sont déjà sur le marché, on passerait du MP3 à une qualité égale à celui du studio d’enregistrement.

L’audiovisuel est en passe de connaître la même mutation, avec les fonctions replay des chaines et surtout le streaming que propose Netflix avec un accès illimité à un important catalogue de séries et de films. La même chose est en test pour le livre numérique en Allemagne.

A terme c’est la fin des bibliothèques, de l’ère du support, notre société devient celle de l’accès illimités à toutes sortes de catalogues.

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