Depuis 2012 et l’élection de François Hollande à la présidence de la république, le parti socialiste (PS) fait plus que marquer le pas. Il perd les municipales, les sénatoriales, les européennes, et s’apprête à perdre les élections départementales et à l’automne les régionales.
Le jugement des français sur l’action gouvernementale est sans appel et les deux têtes de l’exécutif, le Président de la république et le premier ministre, sont au plus bas dans les sondages. Le PS, comme parti de gouvernement, souffre de cette situation et d’aucuns parlent de son déclin, voire de son déclin inexorable. De fait, ce dernier est menacé de disparition au second tour de l’élection présidentielle en 2017 pour laisser largement la place à une Marine Le Pen triomphante et en tête du premier tour..
Difficile de nier ce fait, pour autant, peut-on légitiment parler de disparition inexorable ? L’histoire nous enseigne que le PS a connu dans son passé des moments tout aussi difficiles, voire pire. A l’élection présidentielle de 1969 son représentant Gaston Defferre, n’a fait que 5,01 %, alors que le représentant du PSU Michel Rocard faisait 3,61, avec un parti communiste en la personne de Jacques Duclos à 21,27%.
Il aura fallu la ténacité de François Mitterrand pour faire remonter la pente au PS du congrès d’Epinay en juin 1971 à son élection à la Présidence de la République en mai 1981, soit douze années, ce qui est peu à l’échelle de l’histoire. Il a fait d’un parti en plein naufrage, un parti puissant et solidement implanté dans le pays.
Certes nous n’avons pas à la tête du PS un premier secrétaire de cette envergure là, mais la roue tourne … il reste un parti de l’espérance, une force réelle sur laquelle il faut compter. Sans en connaître le visage, ni le nom, une femme ou un homme sera susceptible d’opérer le même travail dans une échéance que nous ne connaissons pas pour relancer le PS.
Toutefois il lui faut encore se réformer, il se doit de clarifier sa ligne politique. Comme au congrès de Metz en 1979 où une ligne Rocard/Mauroy, réformiste s’est durement affrontée avec celle de Mitterrand et du Cérès , le prochain congrès du PS à Poitier devra clarifier les valeurs et les réformes que le PS entend incarner.
A Metz, l’aile gauche l’avait emporté …. Mais dès 1983, avec le « tournant de la rigueur », Mitterrand faisait passer en pertes et profits, la ligne du PS et une partie de ses engagements électoraux. Un zig zag politique qui a largement contribué à la perte de confiance de l’électorat envers le PS.
Aujourd’hui c’est le Front national qui en retire tout le bénéfice, parce qu’il peut se permettre de tout promettre, parce qu’il se permet de surfer sur la grave crise sociale que traverse le pays.
Si le PS veut faire barrage à la montée de l’extrême droite en France, il doit d’opérer une sévère remise en cause et œuvrer pour définir un programme politique clair et pédagogique, qu’il ne trahira pas à la moindre occasion d’exercer le pouvoir.