Vous n’êtes pas sans savoir que notre avenir énergétique passe par l’amélioration du stockage de l’énergie.
En effet, contrairement aux différents matériaux combustibles que l’homme a utilisé au fil des siècles pour se chauffer, cuire ses aliments, alimenter le moteur de ses voitures ou moyens de transport ou faire voler ses avions, que ce soit le bois, le charbon, le gaz, ou le combustible nucléaire, l’électricité, qui est la source d’énergie la plus utilisée pour répondre à la demande énergétique, ne produit aucune énergie par elle même et ne fait que transporter l’énergie produite par la combustion des énergies primaires, des lieux de sa production vers les lieux de sa consommation.C’est pour cela que l’on dit que l’électricité est un vecteur énergétique et pas une énergie en tant que telle.
Or notre mode de consommation énergétique délaisse depuis des années l’utilisation de l’énergie primaire sur les sites de consommation au profit du passage par le vecteur électricité avec les inconvénients que cela comporte, c’est à dire la nécessité d’équilibrer, en tous temps et en tous lieux, la demande et l’offre, de la consommation instantanée et de la quantité d’électricité disponible.Et cette tendance risque fort de connaitre un bond gigantesque en avant avec l’arrivée de la voiture électrique qui va faire bondir la demande d’électricité.
Il se trouve que la production nucléaire était l’outil idéal pour répondre à cette demande nouvelle, en ce sens qu’elle était disponible sans contrainte ni surcoût la nuit, là où l’arrivée de la voiture électrique allait susciter un bond de la demande.Or les risques liés au nucléaire ont plus ou moins tué la production d’électricité par cette moyen là. De ce fait il va falloir reconsidérer l’utilisation du vecteur électricité en trouvant le moyen de …. stocker l’énergie qu’elle transporte.
Le moyen historique c’est le stockage chimique,je veux parler des batteries. Malheureusement les batteries du moins les plus anciennes au plomb supportaient un quadruple handicap ; elles étaient trop coûteuses, offrant un rendement faible, très lourdes et polluantes du fait du plomb. Depuis la technologie des batteries a fait des progrès à pas de géant, en particulier du fait de la demande émanant d’une nouvelle industrie, celle de la téléphonie mobile. La gagnante de cette course a été la batterie au lithium, un métal très léger mais pas très disponible à la surface de la planète, très réactif également ce qui fait qu’on ne le trouve pas à l’état métallique mais sous forme de composé chimique.
Ses réserves sont estimées à 38 millions de tonnes dont 24 en Amérique du sud ( 9 en Bolivie, 7 en Argentine et au Chili), 5 à 6 millions de tonnes en Chine et aux Etats Unis, 2 en Australie. Sa production actuelle est de l’ordre de 36 000 tonnes par an et croît à raison de 12 pct de plus tous les ans. Le gisement le plus spectaculaire est situé en Bolivie à 3600 m d’altitude dans le plus gigantesque « lac salé » au monde, le « Salar de Uyuni ». Pour l’en extraire, on creuse des piscines dans le lac salé de 1 km2, que l’on rempli d’eau, on pompe la saumure de lithium ainsi produite,que l’on laisse concentrer par évaporation solaire une fois, deux fois, jusqu’à six ou sept fois jusqu’à obtenir la sylvinite qui est la matière première de base pour en extraire le lithium Il faudra attendre encore 2020 pour que le gisement soit véritablement exploité
En attendant ce sont les autres pays producteurs et en particulier l’Australie, le Chili et l’Argentine qui dominent ce marché