Vous ne connaissez peut être pas l‘oléoduc baptisé Keystone XL. Il s’agit du projet d’oléoduc censé amener les pétroles de sables bitumineux de l’Etat de l’Alberta, à l’ouest du Canada,et des pétroles de schistes du nord des Etats Unis jusqu’au Texas où se trouve la grande majorité de l’outil de raffinage des Etats-Unis et en particulier entre les villes de Houston, Port Arthur, Baton Rouge et la Nouvelle Orléans
Le débat dure depuis longtemps entre des Républicains en faveur de tout ce qui peut amener de la croissance économique et des Démocrates qui y sont opposés pour des raisons écologiques et environnementales. La victoire des républicains aux élections de mi mandat avait fait penser que le projet allait être finalement voté.Patatras ! Il s’en est fallu d’une seule voix pour qu’il le soit. Il fallait en effet une supermajorité de 60 voix entre la Chambre des Représentants et le Sénat pour qu’il puisse passer et le projet n’en a obtenu que 59.
Ce n’etait que partie remise pour l’instant car ce n’etait qu’au 1er Janvier que la Nouvelle majorité républicaine au Sénat se mettrait en place, date à partir de laquelle un second vote pourrait avoir lieu.
Le pipeline originel baptisé Keystone amène le pétrole des sables bitumineux de l’Etat de l’Athabasca au Canada vers les raffineries américaines de l’Illinois ( Wood River, Patoka) en passant par Steele City dans le Nebraska et Cushing, un énorme nœud et dépôt pétrolier en Oklahoma. Il a été construit en plusieurs phases dont la dernière, entre Cushing et Port Arthur et Houston, où se trouvent les grandes raffineries américaines du golfe du Mexique vient d’être terminé. Il porte sur envions 5000 km et permet aux canadiens d’envoyer les bruts synthétiques produits à partir des sables bitumineux canadiens de traverser la totalité des Etats Unis.
L’arrivée des pétroles de schistes dont des gisements importants se trouvent au nord des Etats Unis dans le Montana et le Nord du Dakota et le développement des productions de brut à partir des schistes bitumineux canadiens, ont amené à considérer le doublement de cet oléoduc à partir du terminal canadien en passant par le Montana et le Nord Dakota pour y collecter au passage les pétroles de schistes des gisements de Willinois et de la formation de Bakken et en coupant au plus court pour rejoindre Steele City ( 1900KM tout de même).Sa construction, pour 7 milliards de dollars, portera la capacité de transport de 590 000 Barils/jours actuellement à 1 400 000 Barils ce qui évitera la dépendance existante d’importations du Venezuela ou du Moyen Orient
Cet oléoduc est censé crée 42 000 emplois dans un premier temps mais pour un temps limité. Il est censé surtout donner un débouché plus facile au pétrole canadien qui, sinon, n’a pas d’accès à la mer, mais a des impacts écologiques certains de par les énormes quantités d’eau consommées et les émissions de CO2 effectuées dans la production des pétroles de schistes bitumineux.
Les formalités pour faire approuver le projet ont donné lieu à des batailles sévères à la Chambre des Représentants, au Sénat et en justice entre Démocrates et Républicains, l’attitude de Barack Obama ayant toujours été de retarder le plus possible l’autorisation de construire le pipeline. La justice a dejà tranché en faveur de sa construction, la Chambre des représentants aussi le 14 novembre 2014 mais le Senat lors d’un premier vote avec le Sénat précédent les élections de mi mandat l’avait rejeté par 59 voix pour contre 41, dans un vote à la majorité des deux tiers. Lors d’un second vote avec un Senat post élections de mi mandat,du 30 janvier 2015, ce dernier a passé une loi forcant Barack Obama à approuver sa construction par 62 voix contre 36. Dernière cartouche pour Obama, il peut opposer son véto à cette loi mais entrerait alors en conflit frontal avec les deux chambres….