Paris vient de vivre sa première journée de circulation alternée liée à un niveau excessif de particules de moins de 2,5 microns. Pour autant Paris est loin d’être une ville particulièrement polluée comme nos élues en pleine bagarre politico-féminine voudraient nous le faire croire. L’OMS vient en effet d’effectuer un classement mondial des villes les plus polluées du monde mais les éléments n’en sont pas cohérents ce qui fait que suivant le critère choisi, les particules de moins de 10 microns, ou celles de moins de 2,5 ou tout autre critère, vous pouvez trouver tout et n’importe quoi. En plus, certains de ces controles (les Pm 2,5 microns en particulier) n’existent pas nécessairement dans les villes du tiers monde. Enfin il existe d’autres classements de telle ou telle ONG qui prennent en compte la pollution de l’air et de l’eau, ou de l’air, l’eau et les déchets, ou encore la pollution chimique qui, bien entendu, donnent des classements différents
Autre critère la prise en considération de la teneur moyenne sur l’année ou au contraire celle des pics de pollution, ou un classement, arbitraire, des dix villes, ou des 20 les plus polluées, ou des encore des dix ou 20 plus importantes par leur population! Bref vous pouvez y trouver à peu près tout et n’importe quoi suivant les critères choisis et le type de classement!
Très globalement , sachez que les villes les plus polluées au monde sont en Inde avec les 5 premières dont New Delhi la capitale largement en tête ainsi que certaines villes d’Afrique (Johannesburg, Maputo, Lagos etc), d’autres sur la côte Ouest de l’Amérique du sud dont l’atmosphère est bloquée par la Cordillière des Andes, un certain nombre de villes chinoises de par la croissance très rapide de leur population, celle de leur niveau de vie et l’importance d’une production d’électricité au charbon dans la périphérie!
Autre élément important, l’approche choisie par les pays ou les villes pour lutter contre cette pollution. A titre d’exemple de deux approches différentes , ci joint une comparaison entre deux capitales dont l’atmosphère est fortement polluée pour l’une comme pour l’autre, celle de la Chine, Pékin, et celle de l’Inde, New Delhi.mais dont les approches sont très différentes.
Pour Pékin, un niveau moyen relativement élevé de particules mais avec des limites légales et des actions fortes pour limiter l’utilisation des voitures,les émissions industrielles et l’exposition à cette pollution, en particulier pour les enfants, face aux gros titres des journaux et à la pression des populations.
Pour New Delhi, une situation bien plus dégradée avec des niveaux nettement plus elévés de particules, un nombre de jours de pollution double par an mais surtout aucune action d’urgence sérieuse en cas de forte pollution ni d’objectifs de lutte contre l’émission de ces particules.Pourtant, le Ministère de l’Environnement indien affirme traiter ses citoyens aussi bien que les citoyens chinois! Les habitants eux mêmes qui subissent des conditions de vie encore plus difficiles que les chinois partent du principe que « ce n’est pas un sujet vu les conditions de vie du plus grand nombre ». En d’autres termes, la misère ambiante justifie l’inaction des pouvoirs publics!
Il y a donc beaucoup à faire pour lutter partout dans le monde contre la pollution dans les villes de plus en plus vastes qui rassemblent des populations de plus en plus grandes. En commençant par la mise en place d’indicateurs, de méthodes admises par tous et des limites à respecter par les uns et les autre. Il restera à en trouver les moyens financiers; Quant à nous et nos bisbilles entre élus pour la circulation alternée peuvent paraitrent tout de même un peu dérisoire par rapport aux défis d’autres parties du monde et d’autres villes