La martingale gouvernementale du jour: l’investissement !

A peine digérée difficilement la claque des élections cantonales, voilà t il pas que notre Président, notre Premier Ministre, et quelques autres ministres se sont réuni pour trouver vite fait ce que j’ai appelé la martingale du jour, cette recette miraculeuse du joueur pour « se refaire » après une perte sévère!

Cette martingale miracle va porter sur la relance de l’investissement privé en France grâce à des conditions d‘accompagnement fiscal favorable de ces investissements. Vous vouliez investir 100 millions d’euros que vous auriez amorti suivant les règles fiscales actuelles? Vous pouvez en investir 40 pct de plus jusqu’à 140 millions en bénéficiant d’un amortissement plus rapide, nous a dit le Premier Ministre. Miracolo, Miracolo! Grace à notre gouvernement et à notre Président l’investissement va donc repartir et le chômage diminuer, critère de performance essentiel pour nos politiques puisque c’est sur ce critère que se jouera la prochaine élection présidentielle.

Il est curieux qu’en quelques heures de discussions et sans avoir demander leur avis à quelque « vrai » investisseur que ce soit, semble t il, nos politiques qui n’ont jamais eux même investi quoi que ce soit d’autre que des rond-points ou des Hotels de Régions, aient pu décider de ce qu’il fallait faire pour relancer l’investissement et emploi.

Un bref rappel sur les motivations d’un chef d’entreprise pour investir. Tout d’abord, il faut que ses installations de production soient proches de la saturation et sur une assez longue période pour qu’il puisse en décider ainsi. Si ses installations ne sont pas saturées à quoi bon en augmenter la capacité?

Par alleurs investir dans l’outil de production ne veut pas dire nécessairement en augmenter la capacité de production et créer des emplois. On peut investir pour augmenter la productivité et accroître la capacité de production avec les mêmes installations avec autant voire moins de personnel.Les investissements d’ordre informatique ou d’automatisations se traduisent souvent par des diminutions de postes qui rendent vos produits plus compétitifs et dans un second temps, vous permettent de prendre plus de marché.Mais pas nécessairement tout de suite

De même l’avantage fiscal que vous offre le gouvernement n’est pas immédiat ( Sur les résultats 2015 et l’impot 2016 au plus tôt) et ne se monte qu’à 33pct , l’impôt sur les sociétés, du montant sur-investi. C’est un peu le même effet pervers que le CICE, son bénéfice n’arrive que deux ans après.    

Enfin un investissement coûte de l’argent et on doit s’assurer d’un retour attractif sur cet investissement pour en acter la décision ce qui nécessite des calculs assez complexes pour en juger.Pour qu’une augmentation de ventes se traduise par un bon retour sur un investissement, il faut qu’elle se fasse avec accroissement des marges et donc baisse des prix de revient car les prix de ventes, eux, concurrence oblige, ne sont jamais à la hausse.

Il est vrai, que grâce à la chute de l’Euro par rapport au dollar et à celle du baril de pétrole, la structure des coûts de nos produits s’est amélioré, mais pas autant qu’on veut bien nous le dire car le coût des matières premières importées en dollar est lui à la hausse.Et si les exportations ont tendance à augmenter, le taux d’utilisation des installations de production sont toujours aux alentours de 80 pct. La baisse de l’euro et du pétrole restent néanmoins le meilleur levier d’amélioration de notre compétitivité. Les pouvoirs publics, malheureusement pour eux, n’y ont eu aucune part

Enfin, il est à craindre, vu l’absence d’un quelconque effort de maîtrise des coûts de l’Etat et des collectivités locales, que les petits avantages accordés ne viennent que compenser les futurs accroissements de taxes. C’est sans aucun doute ce que pensent les industriels et il faudrait un volontarisme bien plus grand que celui affiché par nos gouvernants pour leur faire changer d’avis…

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