Bon, je ne me suis pas exprimé entre les deux tours. Je ne voulais pas influencer ceux qui avaient le choix entre Estrosi et Le Pen. Ils avaient besoin de toute leur capacité de réflexion et d’analyse pour essayer de trouver des différences. Je ne dirai pas non plus ce que je pense – trêve de Noël mère de charité – de la fine équipe révolutionnaire Macron – Valls – Cazeneuve… J’ai nommé « La Gauche » ! Tagada tsoin tsoin.
Deux catégories de la population sont en tout cas bien occupées en ce moment : les flics et les journalistes… Attentats et Etat d’urgence dans la main gauche, COP 21 dans la main droite… Deux sujets sur lesquels je m’étendrai le moins possible, du moins dans ce bric-à-blog qui se voudrait « festif » et qui n’y arrive pas. Je voudrais vous donner simplement les liens vers des articles qui ont peut-être un peu moins bénéficié des feux de la rampe que les autres. J’ai trouvé intéressant, sur Reporterre, une interview de ma copine Vandana Shiva à propos de l’agriculture paysanne et des Amap… Je ne suis pas objectif puisque Vandana Shiva c’est ma copine… Dans un autre registre, sur le site « le p@rtage » (qui publie de plus en plus d’articles peu conventionnels et d’un grand intérêt) j’ai lu une étude de Georges Monbiot intitulée « l’impossible développement durable« . L’article remet les pendules à l’heure et va à l’encontre de ceux qui pensent encore sincèrement que l’on peut mixer écologie et capitalisme. En tout cas, pendant que le « gratin » malheureusement pas dauphinois, s’agite dans les salons, d’autres, sur le terrain agissent. Des nouvelles comme celle-ci : « La nation Wampis met en place le premier gouvernement indigène autonome du Pérou« , me semblent particulièrement roboratives. Le combat des peuples pour l’autonomie, pour la recherche de nouvelles formes de gouvernance, pour la liberté de tous, me parait être le seul combat prioritaire. Chaque fois qu’un être humain conquiert un peu d’autonomie, la lumière du soleil de la liberté brille de façon plus intense à l’horizon (céti pas beau c’te formule ?).
Sur la toile, j’adore lorsque les bulldozers de l’information commencent un article par « Ce que l’on sait sur… ». Un titre pareil c’est la garantie que la suite du communiqué ne contient que du vide brassé au mixer avec un peu de pâte à sel. Un jour, si je n’ai pas le temps de faire le travail de recherche préalable et indispensable, je commencerai l’un de mes billets historique ou naturaliste comme ça. Quelle est la motivation de tous ces marronniers à répétition ? Le besoin d’occuper l’espace ? Une rétribution du journaliste au nombre de mots publiés, comme les feuilletonistes du début du siècle dernier ? Ils pourraient varier la formule et choisir par exemple : « Ce que j’aurais pu savoir sur… si l’information avait été disponible ou si j’avais fait mon boulot comme il faut ». Une belle définition du métier par Georges Orwell : « Être journaliste, c’est imprimer quelque chose que quelqu’un d’autre ne voudrait pas voir imprimé. Tout le reste n’est que relations publiques. » En tout cas, on commence à avoir des informations sérieuses sur le travail des pilotes de drones américains grâce à quelques témoignages de criminels repentis. Je ne résiste pas à l’envie de publier cet extrait d’un article du 4 décembre publié sur la revue CounterPunch : « Les tueries vous tracassent-elles vraiment ? » (article rédigé par David Swanson, lien découvert sur « Seenthis »).
« Un jeune homme qui avait commis des assassinats sur une grande échelle est allé voir son guide religieux pour lui faire part de ses doutes et s’est vu répondre que les tueries faisaient partie des desseins de Dieu. Le jeune homme continua à tuer jusqu’à ce que les folies meurtrières auxquelles il avait participé eurent fait 1626 morts – hommes, femmes, et enfants. Et si vous appreniez que ce jeune homme s’appelle Brandon Bryant, et qu’il a tué en qualité de pilote de drone pour la U.S. Air Force, et qu’on lui a remis un diplôme pour ses 1626 morts et qu’il a reçu les félicitations des États-Unis d’Amérique pour du travail bien fait. Et si vous appreniez que son guide religieux était un aumônier chrétien ? »
Bon allez, on largue le triste champ politique. Dans le domaine de la géographie, en particulier celui de la cartographie, on découvre parfois de véritables œuvres d’art. C’est le cas de cette carte d’Europe, intitulée « Tous les chemins mènent à Rome » que je vous invite à aller admirer. C’est l’une des plus belles de toutes celles qu’on peut faire apparaître sur le site. 486 713 points de départ pour des voyageurs qui souhaitent se rendre dans la capitale italienne ; un algorithme pour calculer l’itinéraire le plus direct qu’ils pourront choisir ; tous ces itinéraires dessinés consciencieusement en infographie… A l’arrivée une feuille d’arbre finement nervurée ou toute autre image que pourra se représenter notre imagination. Si vous souhaitez prolonger le spectacle au-delà de l’extinction de votre écran magique, vous pouvez vous procurer le poster correspondant. D’autres images sont disponibles : en choisissant une ville, on peut faire apparaître les itinéraires possibles pour se rendre en son point central… Pour illustrer ce paragraphe de ma chronique, j’ai choisi Berlin…
Certains lecteurs, certaines lectrices se souviennent peut-être d’une chronique que j’avais consacrée, dans les temps anciens, à l’illustre Anaximandre. Dans le bric-à- blog qui avait suivi j’avais fait mention d’un blog sympathique intitulé « la tribu d’Anaximandre », sur lequel on pouvait observer le magnifique travail photographique de Danièle Nguyen Duc Long… Ensuite, je l’avoue, j’ai un peu oublié mes visites régulières de l’époque sur ce site artistique remarquable. J’y suis revenu ces dernières semaines et j’ai pu constater que les publications étaient toujours aussi régulières et d’une qualité irréprochable. Je me fais donc un plaisir de vous donner à nouveau le lien, histoire de partager mon plaisir. Comme je dois sans doute traverser une période favorable aux pèlerinages (il y a des tas d’autres lieux pour cela que La Mecque ou Lourdes), je me suis aussi replongé dans l’œuvre de Tove Jansson, auteure finlando-suédoise. Elle est réputée pour la série « Moumine le troll » que j’avais grand plaisir à faire découvrir à mes jeunes élèves, dans les temps anciens ; mais elle a aussi écrit pour les adultes et a laissé une œuvre graphique importante… Une visite au site officiel qui lui est consacré s’impose… Dommage que la série télé pour enfants qui a permis de la faire connaître en France n’ait pas eu le niveau de qualité que laissait espérer les écrits de cette grande dame. Certains jours je me prends pour Papa Moumine, d’autres pour le Renaclerican. J’espère que ce n’est pas trop grave, mais j’assume. Ça me change des périodes où je joue le Schtroumpf grognon. J’espère que les Ayant-droit de cette grande artiste me pardonneront d’avoir « emprunté » une image du Renaclerican pour illustrer ce paragraphe. En tout cas, si vous avez de jeunes enfants ou des petits enfants, sachez que les histoires de Moumine le troll sont belles à raconter et ouvrent de belles fenêtres sur le monde du rêve.
Comme j’adore les enchainements qui se font d’eux-mêmes (genre passer de Moumine le troll à Bakounine), j’ai envie de vous parler d’un chanteur italien que j’ai découvert ces derniers mois : Alessio Lega. Faites comme moi, cherchez sur la toile : les moteurs de recherche sont là pour ça en principe. Mais, comme il paraît qu’effectuer une recherche plus ou moins aléatoire ça dépense une quantité phénoménale d’énergie sans qu’on s’en rende compte, je vais vous proposer quelques liens. Deux belles chansons politiques : Malatesta (en vidéo), les paroles en français (*) ; la tombe de Bakounine (en vidéo), les paroles en français. Encore un mauvais esprit qui parle d’anarchie… mais pas que… Il chante aussi l’amour, la Résistance, et interprète fort bien quelques chansons françaises dans la langue de Dante Alighieri.
« Je repose à l’ombre de ceux qui croient que j’ai été un rêveur ou un exalté de ceux qui croient qu’aujourd’hui tout va bien : démocratie et nouvelles chaînes. Je repose à l’ombre de ceux qui lisent un de mes traités au lieu d’occuper les rues et moi qui hurle, moi qui ai couru, moi qui ai lutté je repose dans les librairies. » (Alessio Lega – la tombe de Bakounine)
Je termine par un peu de publicité non déguisée pour quelques autres productions blogueuses et familiales. Ma compagne, Caly, a écrit des textes à plusieurs reprises sur « La Feuille »… Ces dernières années elle consacre l’essentiel de son temps d’écriture à relater les péripéties de notre existence à ceux que ce « quotidien » pourrait intéresser, en particulier les voyageurs que nous hébergeons un temps à la maison : travaux de jardinage, chantiers, concerts à domicile, belles rencontres… un journal de bord en quelque sorte. Si notre vie quotidienne nous intéresse, allez jeter un coup d’œil sur le blog « Pas assez de temps« .