LA FRANCE AU RWANDA : L’IGNOMINIE

François Mitterrand et Juvénal Habyarimana.François Mitterrand et Juvénal Habyarimana.
La France noua des relations avec le Rwanda dès 1962, l’année même de l’indépendance du pays africain. Cette relation ne fut jamais remise en question, et, pire, mena la France à une complicité de fait avec les dirigeants rwandais qui préparèrent et perpétrèrent le génocide des Tutsi d’avril à juillet 1994. Au nom d’intérêts étatiques, la patrie des droits de l’homme contribua au massacre d’un million d’êtres humains en trois mois. La responsabilité de la France dans le dernier génocide du XXe siècle est écrasante. Pour comprendre le soutien français dont a bénéficié le régime génocidaire et ceux qui l’avaient précédé, un rappel historique des rapports entre les deux pays s’impose.

1962-1990 : de la coopération à la défense

L’originalité des relations franco-rwandaises tient au fait qu’elles lient un ancien pays colonisé (le Rwanda) à une ancienne puissance colonisatrice (la France) qui n’eurent pourtant aucun lien colonial (le Rwanda fut une colonie allemande puis belge). Le Rwanda devint indépendant le 1er juillet 1962 et le premier accord d’amitié et de coopération signé entre la France et la République rwandaise de Grégoire Kayibanda date du 20 octobre de la même année.À travers cet accord, la France entendait diffuser, au Rwanda, son système juridique et administratif, favoriser l’ancrage du jeune État souverain dans le camp occidental (nous sommes en pleine Guerre froide) mais également renforcer sa présence dans la zone frontalière entre l’Afrique francophone (Zaïre, Rwanda, Burundi) et l’Afrique anglophone (Ouganda, Tanzanie) et contrôler les richesses naturelles du Zaïre. Ce premier accord ne comprenait aucune clause militaire ou politique. Cependant, l’idée émergea assez vite au sein des autorités françaises de s’impliquer aussi dans ces domaines. Par exemple, un télégramme de l’ambassadeur de France au Rwanda de 1965 suggérait de « faire suivre aux officiers fraîchement sortis de l’école de Kigali des cours d’application en France, de faire mieux connaître [l’armée française] dans ce pays et de contribuer à l’équipement militaire [du Rwanda] » [1] Un an plus tard, la France vendait ses premiers matériels militaires au Rwanda : douze automitrailleuses et deux hélicoptères. Le coup d’État de Juvénal Habyarimana en 1973 ne changea rien. Paris se félicita de la prise du pouvoir du nouveau dictateur, qui avait eu l’idée de créer une gendarmerie rwandaise sur le modèle de celle de la France. En 1975, un nouveau traité fut conclu entre celle-ci et le Rwanda. Il comportait cette fois des dispositions encadrant une assistance militaire. Grâce à cet accord, à partir de 1980, « l’aide en fourniture de matériels a revêtu un caractère spectaculaire par sa diversité et la progression de son volume annuel ». [2] Cet accord interdisait cependant à la France une quelconque participation, de près ou de loin, à « toute opération ou exécutions d’opération de guerre, de maintien ou de rétablissement de l’ordre ou de la légalité ». En 1983, cette clause disparut. François Mitterrand engagea désormais la France dans ce qui devint, de fait, un accord de défense. Aucun frein n’était plus possible à l’intervention militaire française dans les affaires du Rwanda, ce qui, au vu des enjeux que nous avons évoqués plus haut, était lourd de conséquences. La fin de la Guerre froide annonçait des changements. La menace communiste, désormais éteinte, ne permettait plus de justifier le maintien des dictatures dans le camp occidental et c’est pourquoi, en juin 1990, François Mitterrand, dans un discours à La Baule, appela ses alliés africains à la démocratisation. Habyarimana ne jouera pas réellement le jeu, instaurant le multipartisme et des élections libres, mais permettant le défoulement raciste des médias, autorisant les assassinats politiques et les massacres de Tutsi. En outre, dès avril, le dictateur obtint du président français un nouvel avion, un Falcon 50 — dont la destruction en vol le 6 avril 1994 fut le déclencheur du génocide — ainsi que des moyens militaires.

1990-1994 : Noroît et Amaryllis : la France fait la guerre

L’attaque du FPR de Paul Kagame — constitué des Tutsi et descendants de Tutsi rwandais contraints à l’exil dans les décennies précédentes en raison du racisme étatique de la dictature de Kayibanda et Habyarimana — le 1er octobre 1990 représenta un tournant dans les relations franco-rwandaises dans la mesure où, de fait, la France prenait position en faveur d’un des belligérants d’une guerre civile. Informé de l’attaque du FPR, Habyarimana appela la France à l’aide. Le 4 octobre, celle-ci déclencha l’opération Noroît : furent envoyés des éléments du 2e Régiment étranger de parachutistes (2e REP) et du 1er Régiment de parachutistes d’infanterie de marine (1er RPIMa), furent instaurés des programmes d’instruction militaire et furent livrées des tonnes d’armes. Le RPIMa participa aux combats menés contre le FPR, aux côtés des Forces armées rwandaises (FAR), l’armée régulière rwandaise. L’accord de défense entre les deux pays trouvait là une occasion de s’appliquer. En février 1992, le chef du Détachement d’assistance militaire et d’instruction (DAMI) fut nommé commandant en chef des FAR : la France conduisait désormais la guerre civile au Rwanda. Or, Paris s’engagea militairement aux côtés d’Habyarimana en connaissant parfaitement la nature raciste du régime rwandais et les risques de génocide qui existaient dès 1990. Plusieurs dépêches confidentiel défense, en effet, informèrent François Mitterrand, dès le début de Noroît, des massacres systématiques perpétrés à certains endroits contre les Tutsi, de la participation du gouvernement de son allié à ces massacres et du risque de généralisation des tueries à tout le pays. La France choisit donc délibérément, sous la houlette d’un président socialiste, de se ranger du côté d’un État couvrant (quand ce n’est pas en organisant) des massacres ciblés de Tutsi pour défendre son influence dans la région. Les enjeux ont déjà été évoqués plus haut mais il importe ici d’apporter quelques précisions : le FPR avait été créé et organisé en Ouganda, pays anglophone. Son chef, Paul Kagame, avait fait des stages aux États-Unis. De plus, les Tutsi, qui composaient majoritairement le FPR, étaient des descendants de ces Rwandais qui s’étaient exilés au lendemain de la « révolution sociale » rwandaise de 1959, considérée par Mitterrand et beaucoup de responsables Français, et notamment des militaires, comme un « 1789 rwandais ». Les Tutsi du FPR étaient, dans leur esprit, semblables aux « émigrés » de l’époque révolutionnaire française, ces nobles et ces ennemis de la Révolution qui avaient fui à l’étranger et qui tentaient de renverser la République pour restaurer la monarchie. Enfin, en intervenant au Rwanda, la France voulait montrer à la « Françafrique » qu’elle était capable de porter secours à ses alliés africains. Lorsque l’État rwandais décida de la création de milices « d’autodéfense » en 1992, non seulement Paris ne protesta pas mais encore fournit son assistance à leur formation. Des militaires du 1er RPIMa formèrent ces civils qui allaient être l’un des bras armés du génocide. Les formations dispensées aux gendarmes rwandais par les gendarmes français servirent le plus souvent à des chasses aux Tutsi et non à faire respecter un État de droit qui, de toute façon, en cette période de violences et de démocratisation ratée, n’existait pas. Le soutien français au Rwanda se vérifie encore par l’appui inconsidéré que Paris accordait au cercle restreint qui gravitait autour d’Habyarimana et dont le noyau était la famille de la femme du président, Agathe Habyarimana. Ce petit cercle était surnommé l’akazu par les Rwandais et cristallisait toutes les haines dans la population. C’est au sein de cet akazu que fut préparé le génocide des Tutsi. C’est ce cercle qui détenait la réalité des pouvoirs et tentait par tous les moyens de faire obstacle au processus de paix car ce dernier menaçait leur pouvoir. Mitterrand ne remit jamais en cause son soutien à ce groupe de criminels d’État. Au lendemain de l’attentat du 6 avril 1994 qui déclencha le génocide, la France fit d’ailleurs immédiatement évacuer la veuve du président assassiné. La cohabitation à partir de 1993 ne changea rien à la politique française au Rwanda. Les accords d’Arusha conclus le 4 août 1993 qui instauraient la paix et prévoyaient le partage du pouvoir entre le FPR et les autres partis politiques rwandais furent un coup dur pour Paris : l’influence française en prenait un coup, et son prestige aussi : voilà la France, « cette grande puissance, renvoyée à son Hexagone par un mouvement rebelle » [3] Ces accords prévoyaient la fin de la présence française. L’opération Noroît prit fin, officiellement, en décembre 1993. Dans les faits, une trentaine de militaires français restèrent sur place et les livraisons d’armes se poursuivirent jusqu’à la fin mai 1994, quand l’essentiel des Tutsi aura été assassiné. Le soutien à Habyarimana avait probablement pour contrepartie des valises de billets servant à financer le Parti socialiste et même les partis de droite en remerciement de l’aide apportée. [3] Le 6 avril 1994 au soir, l’avion du président Habyarimana fut abattu par deux missiles alors qu’il revenait de Tanzanie et s’apprêtait à atterrir. Cet attentat, dont les auteurs sont actuellement toujours inconnus, fut le déclencheur du génocide. La France lança l’opération Amaryllis, du 9 au 15 avril, pour évacuer ses ressortissants. On l’a dit, les membres de la belle-famille du président assassiné, purent quitter le Rwanda sans inquiétude. Paris affirma qu’après cette opération, plus aucun militaire français ne se trouvait au Rwanda, ce qui était un mensonge, nous le verrons. La communauté internationale, France comprise, dans une lâcheté infinie, réduisit les effectifs de la MINUAR à une peau de chagrin. Le génocide pouvait se dérouler sans obstacle. Juillet-août 1994 : Turquoise : des motifs faussement humanitaires Au moment où 10 000 hommes, femmes, enfants, vieillards, bébés tutsi étaient exterminés chaque jour par le gouvernement rwandais, la France était le seul pays au monde à être l’alliée de celui-ci. En témoigna ainsi la visite, le 27 avril 1994, à Paris, d’une délégation de ce gouvernement criminel qui fut reçue à l’Élysée, à Matignon et au Quai d’Orsay. Le 10 mai, au Ministère de la Coopération se déroula un entretien de deux heures entre le général français Jean-Pierre Huchon et le lieutenant-colonel rwandais Ephrem Rwabalinda, conseiller en chef de l’état-major de l’armée rwandaise et participant actif aux massacres. Dans une note, Rwabalinda écrivit ces mots d’une limpidité accablante pour la France : « Ces contacts m’ont permis de sonder combien la coopération française est gênée de nous expliquer sa retenue, en matière d’intervention directe, par souci de solidarité avec l’opinion publique européenne et américaine. » [4] Vous avez bien lu : la France est gênée non pas par le génocide qu’est en train de commettre son allié, mais par l’impossibilité où elle se trouve de s’engager plus avant dans le conflit rwandais — la guerre avec le FPR a repris au début de l’extermination — pour soutenir les génocidaires en raison de l’émoi des opinions publiques ! Le problème est là : comment intervenir en faveur de son allié sans pour autant passer, aux yeux de l’opinion nationale et internationale, pour un complice de crimes contre l’humanité ? L’opération Turquoise devait le résoudre. Lancée le 22 juin 1994, son but officiel était de porter secours aux populations victimes des massacres dans la plus stricte neutralité. Ce but humanitaire n’était qu’un paravent. Après tout, quand on sait que la très grande majorité des Tutsi avaient déjà été exterminée après deux mois de tueries en partie grâce à des armes que la France avait livrées aux bourreaux, le motif humanitaire ne saute pas aux yeux. D’ailleurs, les responsables politiques et militaires ne firent jamais de distinction entre Hutu et Tutsi et, à l’exception d’une seule et unique intervention d’Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, n’évoquèrent jamais le génocide des Tutsi. Par exemple, François Mitterrand évoqua des « massacres tribaux » ou « interethniques », ce qui constitue une contre-vérité et fournit le terreau au discours négationniste qui se développera ultérieurement. La réalité est que, à travers l’opération Turquoise, l’Élysée entendait porter secours à son allié rwandais contre l’ennemi anglo-saxon qu’est le FPR. En voulant faire barrage à ce dernier, la France menait une opération partisane qui était donc tout sauf neutre. Cependant, la tête de l’Exécutif français était divisée. François Mitterrand se situait dans une logique militaire et politique tandis que son Premier ministre, Édouard Balladur, se plaçait sur un plan purement moral et humanitaire en préconisant l’aide à tous les civils rwandais à partir du seul territoire zaïrois. Turquoise, dans son déroulement, dut donc ménager les deux aspects. La revue de la Légion étrangère Képi blanc distingua ainsi trois phases dans le déroulement de cette opération : la première, du 30 juin au 17 juillet, militaire ; la deuxième, qui court jusqu’au 30 juillet, sécuritaire ; la troisième, enfin, jusqu’au 22 août, est proprement humanitaire. Des signes attestent du caractère proprement militaire de l’opération Turquoise. D’abord, l’équipement des soldats. Un collègue du gendarme Thierry Prungnaud, qui a servi au Rwanda lors de Turquoise, fit remarquer qu’ils étaient armés « comme des porte-avions » (ce sont ses mots). La France semble donc avoir anticipé des affrontements avec le FPR. Les militaires français se trouvaient dans une logique de guerre. Deux exemples. L’amiral Jacques Lanxade, chef d’état-major des armées, expliqua la nécessité de protéger les civils contre « les bandes armées », feignant d’ignorer que le FPR, en vertu des accords d’Arusha n’était nullement un vulgaire groupe rebelle mais une force politique à part entière. En assimilant le FPR à des « rebelles », il démontrait clairement le camp choisi par la France. Le colonel Didier Tauzin, chef de corps du 1er RPIMa, publia un livre en 2011, Rwanda : je demande justice pour la France et ses soldats, dans lequel transparaissaient nettement ses options idéologiques : les Tutsi y sont qualifiés de « Prussiens de l’Afrique » (encore la référence à 1789) et l’usage du mot génocide est contesté, l’auteur évoquant plutôt la « guerre du Rwanda », reconnaissant par-là, finalement, que c’est bien la guerre qu’a faite la France dans ce pays. Fin juin se déroula une tragédie qui continue de faire polémique. Les 25 et 26 juin, deux militaires français — ainsi que six journalistes et des religieuses — furent avertis que des Tutsi se faisaient massacrer par centaines sur les collines de Bisesero, situées au sud-ouest du Rwanda, à cheval sur les communes de Gishyita et de Gisovu. L’un des deux militaires prévenus fit un rapport à ses supérieurs le 26. Dès le lendemain, le général Lafourcade, qui commandait Turquoise, fut mis au courant des crimes de génocide en cours à Bisesero. Pourtant, c’est seulement trois jours plus tard, le 30 juin, que les Français intervinrent pour faire cesser le massacre. C’est ce délai de trois jours qui pose problème et fait voler en éclat le prétendu motif humanitaire de l’intervention française. Car les militaires de Turquoise ne se sont mobilisés que sous l’insistance des journalistes qui ont soulevé la question à François Léotard, le ministre de la Défense en visite auprès de ses troupes le 29 juin. Le colonel Rosier, chef du groupement des opérations spéciales de Turquoise, ne donna jamais l’ordre d’aller sauver les Tutsi. Comment expliquer cette passivité de l’armée française qui, en droit, peut être assimilée à une complicité de génocide selon le principe « qui ne dit mot consent » ? Le message que le général Lafourcade envoya le 27 juin à la cellule de crise du Rwanda à Paris est à ce titre éclairant : étant quasiment certain qu’il y avait, à Bisesero, des civils tutsi menacés d’extermination, il envisageait une reconnaissance française avec des éléments des FAR ou des « guides hutu ». Pourquoi, alors que le cadre de l’opération le permettait, ne pas faire une reconnaissance qu’avec des militaires français ? Plusieurs hypothèses peuvent être formulées : crainte de représailles des miliciens hutu ou des FAR s’ils voyaient l’armée française sauver des « cafards » ; marchandage entre les FAR et les Français qui, refusant de livrer des armes aux tueurs qui en faisaient la demande, auraient été contraints d’accepter la présence de Hutu avec eux ; l’historien Marcel Kabanda soulève deux autres questions : « Le général Lafourcade a-t-il reçu l’ordre de ménager les militaires rwandais qui sont à quelques jours de leur défaite et sont donc passablement désespérés ? Ou bien lui faut-il un feu vert de l’armée rwandaise pour avancer en zone hutu ? » Quoi qu’il en soit, le mythe de la « neutralité » française au Rwanda lors de Turquoise s’effondre. Le 5 juillet, la France, avec l’accord de l’ONU, créa une « Zone humanitaire sûre » (ZHS) au sud-ouest du Rwanda. Censée être une zone démilitarisée, donc interdite aux armées, les FAR en déroute et les interahamwe, en armes, ne s’y précipitèrent pas moins, certains d’y trouver une voie de sortie vers le Zaïre. Ainsi, le gouvernement génocidaire, son président, Théodore Sindikubwabo, et des militaires des FAR, en fuite, débarquèrent courant juillet dans la ZHS. Les Français ne les arrêtèrent pas alors qu’ils contrevenaient aux règles internationales puisque les FAR étaient des troupes armées. Par ailleurs, l’Élysée, informée de la présence des criminels dans sa zone, ne fit rien pour les faire arrêter et les laissa filer au Zaïre. Là encore, cette inaction peut être interprétée comme une complicité de génocide. La plupart des bourreaux, qu’ils fussent de simples tueurs, des bourgmestres, des préfets ou des ministres, purent s’enfuir impunément en transitant par la ZHS, accompagnés d’une horde de Hutu qu’ils avaient poussée devant eux. Des camps de réfugiés sortirent de terre au-delà de la frontière rwandaise, au Zaïre. Le 18 juillet, la France livra des armes aux tueurs en exil. Le soutien à l’allié rwandais (et francophone) jusqu’au bout. C’est alors que, début août, Turquoise entra dans sa phase proprement humanitaire. Plus aucun Tutsi à sauver, évidemment, puisque c’est le FPR qui mit un terme à l’extermination, mais des milliers de Hutu, parmi lesquels de nombreux tueurs de Tutsi, s’entassant dans des camps et en proie à une épidémie de choléra et à des conditions de vie épouvantables. La France a l’occasion, ici, contrairement à Bisesero, de faire de l’humanitaire… Tandis que François Mitterrand déclara : « Dans ces pays-là, un génocide c’est pas trop important. » [5] Le gendarme du GIGN Thierry Prungnaud avait collecté, durant sa présence lors de l’opération Turquoise, une liste de cinquante noms de présumés génocidaires. Faisant son métier, il pensait que cette liste serait utile à la justice qui se mettrait dès que possible en route pour rechercher et punir les coupables du génocide. Or, en 1995, convoqué par un général, ce dernier lui intima l’ordre d’oublier cette liste. Même après la disparition du régime raciste et génocidaire qui fut continuellement son allié, la France semblait toujours décidée à protéger ceux qu’elle avait soutenus. Aller plus loin : Ambrosetti, David, La France au Rwanda. Un discours de légitimation morale, Paris, CEAN-Karthala, 2001. Prunier, Gérard, Le génocide, Dagorn, 1997. De Saint-Exupéry, Patrick, L’inavouable. La France au Rwanda, Les arènes, 2004. Thimonnier, Olivier, La politique de la France au Rwanda de 1960 à 1981, mémoire de maîtrise sous la direction de Jean-Pierre Chrétien, université Paris-I Panthéon-Sorbonne, Centre de recherches africaines, 2001. De Vulpian, Laure et Prungnaud, Thierry, Silence Turquoise. Rwanda, 1992-1994. Responsabilités de l’Etat français dans le génocide des Tutsi, Don Quichotte, 2012. Nous avons publié : Le Manifeste des Bahutu Le génocide des Tutsi (1/5) La période précoloniale Le génocide des Tutsi (2/5) La période coloniale (1894-1962) Le génocide des Tutsi (3/5) Les Républiques hutu (1962-1990) Le génocide des Tutsi (4/5) Les années terribles (1990-1994) Le génocide des Tutsi (5/5) Cent jours en enfer (avril-juillet 1994) Le génocide des Ttusi. Élaboration et mise à l’épreuve d’une mémoire Don Quichotte au Rwanda Notes [1] De Vulpian, Laure et Prungnaud, Thierry, Silence Turquoise. Rwanda, 1992-1994. Responsabilités de l’Etat français dans le génocide des Tutsi, Don Quichotte, 2012, p. 394. [2] Note de la Mission militaire de coopération du 11 février 1982, citée par Olivier Thimonnier. [3] L’hypothèse, tout à fait plausible, est soulevée par Laure de Vulpian. [4] Cité par Patrick de Saint-Exupéry, L’inavouable, Les Arènes, 2004, p. 183. [5] Ibid., p. 185

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