Ca fait un certain temps déjà que je vous annonce le redémarrage des centrales nucléaires japonaises dont vous savez qu’elles avaient été toutes arrêtés après la catastrophe de Fukushima et le rejet du nucléaire dans l’opinion publique que cette catastrophe avait généré.
Le hasard avait fait que la plupart d’entre elles s’étaient trouvées, au moment de la catastrophe, en période d’arrêt ou d’arrêt programmé à court terme ce qui était la plus mauvaise situation dans laquelle elles auraient pu être pour pouvoir envisager un redémarrage dans ces conditions d’après catastrophe et de rejet du nucléaire par l’opinion publique. Les opérateurs de ces centrales ont donc du faire le gros dos en attendant que des conditions plus favorables apparaissent qui puissent permettre de l’envisager.
Ils ont pu procéder tranquillement aux travaux qu’ils avaient prévus de faire et même intégrer dans ces travaux les modifications que l’Autorité de Régulation Nucléaire japonaise, la NRA, avait arrêté entre temps sur la base des leçons tirées de la catastrophe de Fukushima. Je suppose qu’entre temps, les compagnies exploitantes avaient pu trouver des compensations financières importantes qui leur permette de continuer à gérer ces centrales et leurs personnels, sans revenus de vente de courant électrique et.. .sans faire faillite. La forte hausse du prix de l’électricité auxquels les japonais ont été exposés a du ainsi prendre en compte le transfert de cette production électrique d’origine nucléaire vers des centrales à gaz plus coûteuses à exploiter, mais également la gestion des centrales nucléaires à l’arrêt sur injonction gouvernementale.
Mais tout a une fin. Une fois les grands arrêts de ces centrales terminés et les modifications aux centrales demandées par l’Autorité de Régulation mises en places, une fois les installations inspectées pour conformités aux normes et approuvées suivant les normes nouvelles, rien ne s’opposait plus à leur redémarrage.
Entre temps le Japon avait du s’approvisionner en gaz liquéfié dans tout le Pacifique, que ce soit à partir de l’Australie, de la Russie dans la presqu’île de Sakhaline face au Japon ou des pays du golfe, Qatar en particulier, et malheureusement pour lui à des prix de marchés surévalués sur toute cette période, par rapport à d’autres zones du monde. Un désavantage compétitif important par rapport aux industriels concurrents des industriels japonais opérant dans des zones plus clémentes en coût d’énergie.
Or, une fois les centrales autorisées techniquement à reprendre leur exploitation par l’Atoroité de Régulation Nucléaire, il était nécessaire, dans le système de gestion japonais, d’obtenir l‘autorisation des Assemblées Provinciales des lieux où étaient implantées les dites centrales et du gouverneur de la province. C’est là que l’avis de l’opinion publique est essentiel pour obtenir cet avis favorable. Autre élément important, la position du gouvernement et des partis au pouvoir sur le nucléaire, laquelle est liée à des éléments économiques ( compétitivité de l’industrie, situation de la balance des paiements du pays, difficulté d’approvisonnement énergétique, etc) et à l’opinion publique également si l’on ne veut pas perdre les élections suivantes.Or l’on sait que le gouvernement de Monsieur Shinzo Abe était relativement favorable à la reprise de l’exploitation du parc nucléaire japonais (48 sites!)
L’ensemble de ces éléments au bout de trois ans et demi de hausse des prix de l’électricité et de difficultés économiques s’étaient sans doute adoucis avec le temps car le conseil municipal de Satsumasendai puis l’Assemblée provinciale de la région de Kagoshima où se trouve cette première centrale en situation de demande de redémarrage, ont finalement voté le réallumage des réacteurs de la centrale.
Le gouverneur de la province, dans la foulée, vient de donner son autorisation. Il ne reste plus qu’à attendre l’ultime controle de la NRA pour que la centrale puisse redémarrer.
Le timing prévu est pour le premier trimestre de 2015…