« Faites la lutte, pas l’autruche »! Tel serait le nouveau slogan des intermittents du spectacle qui devraient émailler les festivals de manifestations…
Le collectif des intermittents a été très clair, à chaque fois qu’un ministre se présentera à un spectacle des festivals à venir cet été, celui-ci n’aura pas lieu. Allons nous connaître la même crise que celle qui paralysa le festival d’Avignon en 2003 ? La cérémonie des Molières a déjà été l’occasion pour les artistes d’envoyer, en présence d’Aurélie Filippetti, un message empli de menaces à l’encontre du gouvernement. On a pu y voir Nicolas Bouchaud décerner un « Molière de la meilleure trahison pour son rôle d’employé du Medef » à François Rebsamen, Ministre du Travail et Philippe Torreton se laisser aller à une forte rancœur contre son propre camp.
La première action a eu lieu dés mardi à Montpellier dans le cadre du Printemps des Comédiens, l’assemblée générale des intermittents y a voté la grève, entrainant l’annulation du spectacle d’ouverture « Vader (Père) » … et laissant de fait de grosses incertitudes sur la suite du festival, en particulier la première de Macbeth mise en scène par Brett Bailey, prévue vendredi. Les intermittents présents à Montpellier sont allés à la rencontre de leurs collègues pour les entrainer dans leur mouvement : Sète, Alès et Lyon.
C’est ce mercredi que les partenaires sociaux se réunissent à Paris en vue de l’agrément par le Ministère du Travail de l’accord sur l’assurance-chômage du 22 mars. François Rebsamen semble inflexible sur cette ratification, malgré un appel à l’initiative de Martine Aubry, maire de Lille et 88 élus PS pour qu’il n’agrée pas en l’état cette convention Unedic qui réduit les droits des intermittents du spectacle.
La ministre de la culture Aurélie Filippetti semble impuissante, elle a bien tenté, la création d’un fond d’accompagnement pour les intermittents les plus pauvres, la réponse du ministre du travail a été négative. Elle a esquissé la piste d’une suspension, le temps de mettre en place des Assises de l’intermittence sous l’égide des parlementaires de la commission des affaires culturelles, niet encore une fois.
La CGT-Spectacle appelle donc une fois de plus à la mobilisation générale dès le 16 juin à Paris, place du Palais Royal (à deux pas du ministère de la culture) et en province. Elle convoque déjà le 9 juillet une assemblée générale du In et du Off à Avignon pour y décider du mouvement à donner, et prévoit déjà le 12 juillet une manifestation pendant le festival.
Pendant ce temps les militants sont actifs et l’on peut voir un peu partout à Paris, mais aussi à Rennes, à Avignon, les affiches des festivals de l’été barré d’un « ANNULÉ » avec le numéro du standard du Medef, l’organisation patronale qui demandait, ni plus ni moins, que la suppression du régime des intermittents, qui laisse perplexe les passants et particulièrement les touristes étrangers.
Le message est on ne peut plus clair, et l’action directe déjà engagée à Montpellier. Dès lundi sur le pont d’Avignon on pouvait voir une large banderole « Festival annulé » qui laisse planer un doute terrible sur le plus grand festival de théâtre du monde. C’est déjà le cauchemar pour Cécile Helle, la toute nouvelle maire PS élue d’Avignon. Elle a eu beau envoyée son adjointe en charge de la culture auprès des manifestant, rien n’y a fait …
De son côté Olivier PY, tente de proposer un moratoire pour éviter le pire à sa première édition en tant que directeur du festival. Rappelons que le festival génère 1 million d’euros de retombées économiques par jour …
Le 25 juin, le collectif des intermittents du spectacle d’Avignon, le plus important de France prépare une grande fête sur le thème : « Faites la lutte, pas l’autruche ».
Un été chaud en vue pour le gouvernement qui voit là une bonne partie de sa base électorale lui échapper définitivement.