Les intermittents du spectacle qui sont un soucis permanent des caisses d’assurance chômage et de l’Unédic d’un coté, du gouvernement et du Medef de l’autre, sont en passe de revenir à la une de vos journaux.La renégociation début 2016 dès règles de l’Unédic ne va pas manquer de relancer la discussion sur le statut de leurs bénéficiaires, toujours aussi dispendieux. Par ailleurs, et c’est là où la bât va blesser, le nombre de ces bénéficiaires qui devait en principe baisser, continue de progresser à 256 000 salariés soit 4,8 pct de plus qu’en 2010 et 0,8pct de plus sur un an.
Or la situation de l’Unédic est en aggravation avec une dette qui se monte à 25 milliards et qui donc devrait susciter des mesures d’économies.L’utilisation de ces intermittents démeure chaotique avec 156 000 d’entre ces 256 000 qui exercent un métier d’artiste et 100 000 qui sont des techniciens.C’est dans cette catégorie que l’on trouve les métiers les plus discutables en terme de justification de cette intermittence avec des secrétaires, des comptables et des maçons dont on ne voit pas bien en quoi le caractère intermittent de leur activité dans les métiers artistiques est tellement différente de cette même intermittence dans leurs métiers statutaires. De là à soupçonner des fraudes toujours possibles, il n’y a qu’un pas que l’ancien Ministre du Travail Rebsamen avait du franchir en demandant à ce que la liste des métiers eligibles au statut des intermittents soit « ressérée » et à ce que d’éventuelles limites de diurée maximales et minimales soient introduites.
Car, en terme de nombre de missions des intermittents on observe aussi de grandes disparités. En moyenne un intermittent effectue 14 contrats par an ( 21 un technicien, 14 un artiste) mais 25 à 30 pct n’en ont effectué qu’un parfois de moins de 24 hrs, et 8,5 pct en ont fait plus de 50 ce qui devrait inciter leurs employeurs à les traiter en CDI au lieu de faire ce que l’on appelle de la « permittence », c’est à dire une suite de CDD qui s’enchainent.
Même disparités coté employeurs, avec 110 000 d’entre eux qui ont fait appel une fois par an à un intermittent ou déclaré comme tel et 28 600 qui sont, eux, de vrais professionnels du spectacle qui ont concentré 90 pct de l’activité Enfin 4 intermittents sur 10 seulement, en particulier chez les techniciens, n’ont pas atteint les 507 hrs de travail dans l’année qui leur donne droit aux allocations chomages.
Bref rediscuter de tout ce système très complexe et parfois difficilement justifiable c’est comme ouvrir la boite de Pandore, on ne sait pas ce qui risque d’en sortir, sauf des manifestations multiples à la moindre modification.Nous souhaitons Bonne Chance à Mme El Khomry dont l’expérience du privé est totalement nulle pour demèler cet écheveau.