Contrairement ce qu’on voudrait nous faire croire, la vie n’est pas une superproduction Hollywoodienne où les super-héros sont là pour protéger des citoyens très ordinaires. Il n’y a pas d’un côté de courageux anglo-saxons et de l’autre des Français d’autant plus couards qu’ils seraient les agents d’un service public.
Les faits, tous les faits, rien que les faits. Il faut lire le quotidien Suisse Le Temps pour disposer d’un résumé correct des événements survenus dans le Thalys et s’étonner de l’effacement de l’histoire du jeune français de 28 qui le premier s’est opposé à Ayoub el-Khazzani puis du professeur d’anglais franco-américain blessé par balle pour être venu le secourir. Certes l’intervention par la suite des deux Américains assistés d’un Britannique a été décisive et courageuse. Elle s’inscrit pourtant dans une chaîne d’actions indissociables.
Que le Président de la République décide d’honorer les protagonistes qui ont permis d’éviter un drame est une bonne chose. On regrettera toutefois l’absence des deux premiers acteurs à une cérémonie destinée à saluer des actes de courage. Ils seront reçus par la suite certes mais d’ici là ils auront été vite oubliés.
Une fois de plus François Hollande ne maîtrise pas une image qui vient le desservir. Deux points posent notamment problème.
Tout d’abord la décontraction vestimentaire des deux citoyens américains venus en polo à l’Elysée se faire épingler la Légion d’Honneur et dont l’un deux conserve son oreillette. Gageons que s’ils avaient été reçus à la Maison-Blanche leurs tenues auraient été plus soignées. Le manque de respect est évident d’autant que l’ambassade des Etats-Unis toute proche de l’Elysée n’ignore pas le protocole républicain dont l’objectif premier est de renforcer l’autorité de ceux qui incarnent les institutions.
Le deuxième point est lié à l’image finale où, dans une familiarité bon enfant, le soldat américain blessé, beaucoup plus grand que François Hollande, pose sa main sur l’épaule du président Français à l’occasion de la photo officielle. Tout un symbole.