Je vous informe régulièrement dans ce blog d’un type de financement propre à la religion islamique qui s’appelle les sukuks qui ont pour caractéristique de respecter les principes du Coran c’est à dire l’interdiction de la spéculation (gharar),celle de l’usure (riba) et imposent une participation à la prise de risque (maysir).Il impose aussi l’adossement à des actifs tangibles (mais pas de droit sur leur propriété), le partage des pertes et profits et la non participation à des activités contraires aux principes de la charia, alcool,pornographie, commerce des armes et, je suppose, activités de transformation du cochon! Pour plus d’information, je vous invite à vous reporter à mes messages du 29 août 2006 et du 14 mars 2008.
Le monde occidental et ses mastodontes financiers et bancaires piaffaient depuis longtemps face à la possibilité de capturer une partie de la richesse du monde islamique. Le gouvernement britannique a ainsi émis en juin dernier, pour la première fois dans le monde non musulman, un sukuk qui semble avoir connu un certain succès. Une émission dont un des buts était de positionner la place financière de la City de Londres comme le centre occidental de la finance islamique. Madame Lagarde elle même dans les années 2008 avait suggérée, à la suite de la visite de Nicolas Sarkozy en Arabie séoudite que nos banques et institutions financières s’y intéressent.
Ca n’avait pas échappé non plus à la place financières de Wall street qu’il existait par là un gisement majeur de financement et de profit.Ces jours çi, c’est Goldman Sachs qui vient de dévoiler un programme d’émissions d’obligations islamiques qui semble avoir reçu l’aval des érudits musulman qui l’avait refusé à une tentative précédente de Goldman Sachs de 2011.
D’autres banques ont déjà réussi des opérations similaires dont HSBC et …la Société Générale en Malaisie ou le japonais Mitsubishi UFJ. Au total on estime le montant d’émissions de sukuks depuis le début de l’année à 86 milliards de dollars contre 75 l’année dernière. Je vous rassure, le monde islamique utilise toujours très majoritairement les outils de placement occidentaux, mais avec l’émergence de nouveaux gouvernements islamistes içi et là,les placements « charia compatibles » gagnent du terraiin.
Reste néanmoins dans les pays intéressés à développer ce type d’offre de placements à les insérer dans l’ordre juridique établi et surtout à en définir le statut fiscal. C’est surement ça qui nous freine à nous, français.