François Hollande ne finit pas de nous surprendre. En grande partie parce qu’après s’être revendiqué l’opposé de Nicolas Sarkozy, il n’a de cesse de mettre ses pas dans les traces de son prédécesseur.
Devenu à son tour omniprésident, intervenant sur tout et sur rien, l’actuel locataire de l’Elysée fait peut être de la politique mais surtout de la com. La nomination surprise de Myriam El Khomri comme ministre du Travail pour remplacer François Rebsamen en est un bel exemple.
Peu importe le calamiteux bilan de la lutte contre le chômage. Avec un taux record de 12% de la population active, il y aurait de quoi faire profile bas. Fluctuat nec mergitur, le pédalo présidentiel est bousculé par les flots mais ses flotteurs le rendent insubmersible.
« Ils n’ont pas de pain, donnons leur de la brioche ». A défaut de mettre un homme politique de poids à l’épaisseur politique reconnu, compétent, fin connaisseur des arcanes du monde du travail, le Président de la République sort du chapeau une illustre inconnue dont la connaissance personnelle du milieu du travail est du niveau d’un chômeur de longue durée dont l’expérience professionelle se limite à un stage dans une administration. La nouvelle ministre aura ainsi au moins un point commun avec les ouailles dont elle est censée s’occuper.
La plastique c’est fantastique. Ce faisant, François Hollande tente de rejouer le coup Najat Vallaud-Belkacem. Une femme jeune et belle issue de la diversité sur laquelle on a toujours des scrupules de lâcher ses coups. Quant à ceux qui le font, ils sont tout de suite catalogués de phallocrates, misogynes, ou d’anti-jeunes si ce n’est de raciste. Pas de place pour une analyse politique. Toute la ficelle est là.
A défaut de travailleur au fond de la mine, le Chef de l’Etat nous livre sur un plateau une speakerine agréable à regarder pour nous délivrer dans les mois à venir des chiffres que l’on essaiera de tordre dans tous les sens pour nous persuader d’une inversion de la fameuse courbe du chômage. La sortie du tunnel de VGE, façon Hollande en quelque sorte.
Ne soyez pas imbécile. Le sage montre la Lune, regardez la lune, pas le doigt. En toute discrétion Emmanuel Macron sera le vrai patron depuis Bercy et le ministère de l’Economie. Mais pour l’instant, tout le monde est content. C’est ce qui compte. Vous reprendrez bien un peu de brioche ?