La toute nouvelle Présidente de France Télévision, Delphine Ernotte, à peine nommée attaque fort. Alors que son prédécesseur devait préparer un budget en réduction pour être en ligne avec les contraintes budgétaires et la situation économique du pays, elle n’y va pas par quatre chemins, elle demande tout de suite ce qu’elle appelle le « fromage », l’augmentation de la redevance et ce qu’elle appelle le « dessert », davantage de spot publicitaires. France Télévision a t elle vraiment besoin de « fromage et dessert »?Plus d’argent et moins de prestations, rien que ça. Et les pouvoirs publics de rechercher immédiatement de nouveaux moyens de nous « taxer »,’augmentation de la redevance et extension aux ordinateurs, tablettes et smartphones. Le tout doit être réglé d’ici la fin de l’année, date à laquelle doit se signer le contrat de plan avec l’Etat pour les 5 prochaines années. Gageons que vous, payeurs, ne serez même pas consultés et que votre avis éventuel sera reflété seulement par le vote global du budget 2016 par nos députés.
Et vous n’avez même,pas le droit de vouloir vous passer des chaînes de France Télevision puisque c’est par l’intermédiaire de votre feuille d’impôt et de l’administration fiscale qu’elle s’impose à vous. Dans un pays de droit, on a en principe le droit de ne pas acheter si vous jugez que vous n’avez pas besoin de ce produit, qu’il est trop cher pour votre bourse ou que vous pouvez trouver un service équivalent moins cher ou de meilleure qualité chez un autre fournisseur. Pas pour la télévision ou la radio!
J’avais déjà posé la question il y a quelques années dans ce blog de la redéfinition du rôle des médias publics. Nous sommes en effet passé d’une système dans lequel seul l’Etat avait les moyens de faire de la radio et de la télévision ( non financé à l’époque par la publicité) à un système de droit privé, financé quasi exclusivement par la publicité.
Est ce bien le rôle d’un état d’offrir des prestations concurrentielles payées par la contribuable? Ça s’expliquait à une époque par le désir des pouvoirs publics de contrôler l’information, une horreur par nos temps de liberté, et pour certains cas et chaines, par le désir de promouvoir la France à l’extérieur de notre territoire.Qu’avions nous fait à l’époque de cette libéralisation des télécommunications? Nous avions vendu TF1 et la Cinquième chaine !
L’Etat s’est également retiré depuis longtemps de certaines activités industrielles compétitives, comme l’automobile dans lesquelles il considérait ne rien apporter, si ce n’est une gestion non compétitive.
Je pose la question. Voila une activité coûteuse, pour laquelle l’Etat et sa philosophie régalienne n’apportent rien , sauf dans quelques cas particuliers, ne devrions nous pas nous reposer la question du périmètre de France Télévision et vendre éventuellement certaines chaines pour participer à la diminution de notre dette plutôt que d’envisager sereinement d’accorder Fromage et Dessert à Madame Ernotte?