Je vous ai parlé hier de l’évolution de la production électrique en Allemagne. Il n’est pas inintéressant de voir comment a évolué dans le même temps la production en France.
Coté climat, la France a vécu une saison tout à fait semblable à celle de l’Allemagne avec beaucoup de soleil et une météo clémente qui s’est traduit ,comme en Allemagne, par une baisse de la production de 6 pct à 465 Twh avec une demande stable pour l’industrie électro-intensive et un recul de celles des PME, professionnels et particuliers de 0,5pct. La différence avec la production globale de l’Allemagne, à 610 Twh, reflète la puissance industrielle de notre voisin allemand
Chez nous aussi les énergies renouvelables ont assuré 17,7 pct de la production totale dont 12,6 pour l’hydraulique et 5,1 pour les renouvelables, pour la première fois plus élevée que celle du thermique fossile, gaz, fioul et charbon, à 5,0 pct. Particularité de la structure de production française par rapport à l’allemande, l‘énorme importance chez nous du nucléaire à 77,7 pct de la production totale contre 15,9 en Allemagne.
Autre spécificité, le rang de premier exportateur de la France avec 65,1 Twh exportés cette année, booster en particulier par l’arrêt de 3 des sept tranches nucléaires en Belgique.
La montée, pourtant modeste,des renouvelables combinée à la baisse de la demande se sont traduit par la forte baisse,(-40 pct), de la production thermique fossiles qui s’est traduit par la fermeture de centrales au charbon et la moindre utilisation de celles à gaz.Tout ceci s’est traduit par une forte réduction, -40 pct des émissions de CO2 en 2014 alors qu’en Allemagne, moins gâtée du coté d’un nucléaire décarbonné, elles on seulement baissée de 3 pct.
Là ou la bât blesse en France, c’est du coté des tarifs et, dans ces tarifs, de la place de plus en plus importante tenue par la CSPE, la Contribution au Service Public de l’Electricité, dans laquelle on retrouve pour les 2/3 les engagements,- les cadeaux diront certains-, pris par les gouvernements sur les prix de reprise de l’électricité assuré par EDF pour les nouvelles installations renouvelables.Cette CSPE atteint désormais les 19,5 Euros/Mwh soit 15 pct de la facture annuelle moyenne.
L’ennuyeux, c’est que cette CSPE est prévue continuer à augmenter, de 50pct !, sur les 10 ans à venir pour monter à 30 euros/Mwh vers 2025. Le montant global de cette CSPE va ainsi passer à 73 milliards d’euros sur la période 2014/2025. Sans compter l’arrivée de l’éolien en mer, qui coûtera, à partir de 2018, 10 milliards d’euros supplémentaires.C’est dire que comme en Allemagne mais pas pour les mêmes raisons, nous allons assister à une hausse forte et continue du tarif de l’electricité dans les 10 ans à venir.