Tout ça à cause d’une pub reçue sur ma boite mail… pour ce tissu agrippant qu’est le velcro. Mais comment est-ce possible ? Comme ce fait-ce que je sois dans des listes de diffusion pour des produits dont je me fous comme de ma première chaussette ?!
Et pendant que je prends connaissance, interloquée, de cette tentative de circonvenir mon porte-monnaie, une réclame braille à télé pour me vendre THE produit miracle à tuer les bactéries. Tudieu ! Laissez-les vivre ces pauvres organismes qui nous rendent des services depuis la nuit des temps…
Du velcro ! Pour coller quoi, ou recoller, d’ailleurs ? L’humanité qui part en arachide à la moindre guerre ? Parce que l’indignation devrait aller à l’indignité des comportements plutôt qu’à une cause ou une autre. Il y a des causes à défendre parce qu’il y a indignité de comportements.
Tiens ! Je prends une nouvelle, comme ça, au hasard (enfin presque) :
Les 85 personnes les plus riches du monde possèdent autant que les 3,5 milliards les plus pauvres.
L’équivalent d’une moitié d’humanité dans 85 personnes. Elles pèsent combien ? Elles ont du diabète ? Nan ? Ben elles devraient. Mais avoir la ligne, ça a un coût et je parie qu’en pourcentage, les obèses sont dans ceux qui n’ont rien ou presque rien. Les autres, les 85, ils ont les cures, la liposuccion et les gentils docteurs. Quand on a des sous, on achète ses régimes. Tous les régimes, y compris ceux des pays dits « émergeant » (bon j’dis ça… c’est pour être désagréable).
Ce que je ne comprends pas, mais alors que je ne comprends VRAIMENT pas, c’est comment, nous, humanité -85, on peut se foutre sur la binette du matin au soir et ne pas leur foutre sur la tronche à eux. C’est au-delà de mon entendement. On se cherche des petites solutions à nos crises : baisse des salaires et des charges, baisse de la solidarité, pactes de responsabilité, tentatives désespérées de gain de productivité… et on a, sous le naseau, ces 85 qui doivent se poiler, voire se bidonner.
Et les réseaux sociaux pourraient être l’arme avec laquelle on leur rogne l’avidité à ces 85… Mais non, on se dispute, on s’insulte, on se conspue, on s’injurie, on se chie dessus et jamais, jamais, on ne regarde dans la direction de ces 85. A humanité – 85, si on n’est pas capable de les aplatir, alors il faut qu’on arrête de chougner. On n’a que ce qu’on mérite.
Des Gaza, il y en aura de plus en plus, histoire qu’on s’entretue sans jamais regarder l’essentiel : la répartition de la richesse.
Finalement, j’ai peut-être besoin de velcro pour me recoller à un monde que je fuis de plus en plus, réfugiée dans mon nid d’aigle. Je finirai agoraphobe…. Et dans un chausson.