C’est une surprise pour le PS, habitué à se faire éliminer dès le premier tour à presque toutes les élections partielles depuis 2012. C’est aussi une bonne nouvelle pour le FN qui, avec la pire candidate qui soit, obtient 32,6 % des voix exprimées et la première place. Mais le grand vainqueur est sans conteste, celui des abstentionnistes avec 60,44 % des inscrits, auxquels s’ajoutent 1,69 % de votes blancs et 1,06% de votes nuls
Avec 28,85% de voix le candidat du PS décroche, certes, la timbale, sa qualification au second tour, mais enregistre une perte colossale de ses voix, dans une circonscription, qui lui était largement acquise, il y a encore peu de temps. Le total des voix de gauche, à condition qu’elles se reportent automatiquement sur le candidat socialiste, n’assure pas sa victoire. Seul un report significatif des voix UMP pourrait assurer le barrage au FN.
Mais l’UMP est déjà divisée sur les consignes de vote à donner. Nicolas Sarkozy appelle au ni FN, ni PS, alors que Dominique Bussereau, cofondateur de l’UMP, appelle à voter PS, déjà rejoint par Nathalie Kosciusko-Morizet et probablement Alain Juppé.
L’UMP se fracture … et Alain Juppé prend position en faveur du désistement républicain pour s’assurer une nette victoire en 2017. Sarkozy compte sur les voix du FN pour gagner, Juppé préfère les voix du centre et d’une partie des socialistes. L’offre politique à droite se complexifie.
Pour l’UMP qui avait choisi d’avancer regroupé dès le 1er tour avec l’UDI dans cette élection partielle du Doubs, la claque est sévère, son élimination accentue les risques encourus pour la future élection présidentielle. Car désormais, c’est bien le Front national qui se voit garantir une place au second tour, le suspens ne portera que sur la place du challenger : UMP ou PS ?
L’union pour chacun de ces camps est devenue une obligation impérative, tout manquement à cette implacable règle de la désignation du Président de la république, signera son arrêt de mort.
Il est encore trop tôt pour savoir si les centristes risqueront leur candidature, cela dépendra du candidat de l’UMP, avec Sarkozy ce sera la rupture, alors que Juppé garantit probablement une union dès le premier tour.
A gauche, c’est un peu plus compliqué, Mélenchon crie à qui veut l’entendre que le résultat des élections en Grèce le légitime pour être le candidat de rassemblement à la gauche du PS, à savoir celui qui fera donc tomber toute la gauche.