Sur l’ensemble des départements qui risquent de basculer de la gauche à la droite, certains seront des tests particulièrement sensibles pour l’exécutif et la gauche dans son ensemble. Sont ainsi exposés, François Hollande pour la Corrèze, Manuel Valls pour l’Essonne et Martine Aubry pour le Nord .
La Corrèze, terre emblématique de François Hollande
C’est sur le fil, que l’actuel président de la république a pu emporter ce département, traditionnellement chiraquien, en 2008 et 2001. C’est dire que les observateurs politiques porteront un intérêt remarqué pour ce territoire cher à l’ancien et l’actuel président de la république. Longtemps éloigné du FN, on observera l’éventuelle percée que sera susceptible d’y faire le parti de Marine Le Pen.
L’Essonne, base électorale de Manuel Valls
C’est à Evry et dans ce département que Manuel Valls a construit toute sa carrière politique avec brio, après avoir échoué à Argenteuil. Le PS en a fait une terre de conquête, sa chute à droite pèserait lourd dans l’appréciation générale de ces élections départementales et signerait non seulement un déclin pour le PS mais aussi une gifle politique pour le premier ministre qui affaiblirait nécessairement sa position à l’hôtel Matignon.
Le Nord, territoire de repli pour Martine Aubry
C’est à Lille et dans le département du Nord, généreusement mis à disposition par Pierre Mauroy, que Martine Aubry a pu se constituer un fief politique à la mesure de ses ambitions. Une défaite du PS , dans cette terre traditionnellement de gauche mettrait Martine Aubry en situation délicate, et obérerait son avenir politique à gauche, affaiblissant toute possibilité pour elle d’incarner un renouveau au PS et une place à Matignon.
Les Côtes d’Armor, un symbole de 36 années
L’Union de la gauche a invariablement été en première position à tous les premiers tours depuis 36 années. Le très symbolique président du conseil général Claudy Lebreton ne se représente pas. L’UMP s’est fixé l’objectif de ravir prioritairement ce symbole du PS en terre bretonne et fait front uni avec le modem, l’UDI et des divers droite pour mettre toutes les chances de son côté, alors que la gauche va à la bataille désunie, comme dans nombres d’autres départements.
Les espoirs du FN, l’Aisne, le Vaucluse et le Var
On regardera de très près les trois départements convoités par le FN, que sont l’Aisne, le Vaucluse et le Var. Rien n’est moins sûr, mais c’est bien dans ses trois territoires que se signera peut être la victoire de Marine Le Pen et l’ancrage de son parti dans la vie électorale. De telles victoires augureraient de gains encore plus stratégiques pour les prochaines élections régionales.
L’avenir du PC dans l’Allier et le Val de Marne
Le PC ne cesse pas de mourir à petits feux, mais l’extinction le guette dans ce scrutin à hauts risques. Il ne lui reste que deux départements, vestiges de son passé resplendissant. S’il les perd c’est son ancrage local qui disparaît, après toute une série de pertes majeures aux dernières municipales. Avec le Val de Marne, c’est la toute mythique banlieue rouge en région parisienne qui disparaitrait définitivement.
Le Cantal, dernier laboratoire de la gauche unie
C’est dans le Cantal, que subsiste, seule, l’union de la gauche. Le PS, le PC et les Verts y ont fait liste commune. Tenu par la droite, il pourrait basculer à gauche. Si c’était le cas se serait là un signal fort pour les partis de gauche et une sévère leçon pour tous les autres territoires où ils ont renoncé à travailler de concert.