Voila un mot, le négoce, qui est peu connu, peu utilisé, voire considéré comme un peu sulfureux. Il s’agit de l’art d’acheter et de revendre toute sorte de produits physiques, matières premières energétiques, production de minerais de toutes sortes, productions agricoles en provenance de tous les pays du monde, fruits, viandes ou céréales. Et comme les lieux de production de ces matières et leurs lieux de consommation peuvent être très éloignés, cette industrie recouvre desentrepots de stockages gigantesques dans tous les ports du monde et ….des moyens de transports sur toutes les mers du monde.
Vous commencez à mieux voir l’enveloppe de ces activités qui finalement sont très industrielles et capitalistiques.Autre caractéristique, les noms des sociétés qui le pratiquent sont pratiquement inconnus, sauf en cas de rachat des unes par les autres qui fasse la une des journaux économiques. Ci contre voiçi les 5 plus grandes sociétés de négoce au monde et leurs chiffres d’affaire. Des noms quasi inconnus, Vitol, GlencoreXstrata, Cargill etc et des chiffres d’affaires énormes de 100 à 300 milliards de dollars!
Etonnant, non?Certains sont spécialisés dans les minerais comme GlencoreXstrata, d’autres dans les céréales comme Cargill, d’autres dans les produits énergétiques pétrole, gaz, electricité,d’autres dans les produits agricoles. Certains sont suisses d’origine ou américains, ou singapourien voire français.Ce dernier s’appelle LDC pour Louis Dreyfus Commodities fondé par Louis Dreyfus il y a 150 ans et fort de ses 22 000 personnes dans 100 pays dans le monde. Il n’est pas dans les cinq big mais seulement sixième avec seulement 63,6 milliards de chiffre d’affaire de dollars!
Ci contre la répartition des chiffres d’affaires entre les différentes grandes catégories de produits entrant dans ce grand commerce mondial. Le plus important est bien entendu le commerce des produits énergétiques suivi des produits agricoles et des minerais.Au total d’après le Financial Times, le chiffre d’affaire global du négoce de matières premières s’élèverait à 1200 milliards de dollars tous les ans!
Le métier a beaucoup évolué au fils des années. De bougeurs de produits physiques à grand coup d’entrepots et de bateaux de tous types, ils ont vu apparaitre des concurrents très spécialisés dans l’aspect financiers de ces tractations, des banques spécialisées dans les produits dérivés et les paris sur l’évolution des cours des produits physiques. Des filiales de Goldmann Sachs et de JP Morgan par exemple. Et puis des « traders » des grandes sociétés nationales des pays émergents sont venus s’introduire dans cette activité, ceux de la Saudi Aramco, le russe Gazprom, le chinois Petrochina,le brésilien Pétrobras ou la Socar, la filiale de la compagnie nationale d’Azerbaidjian, ou la Cofco, la China National Céreals ,Oil and Foodstuffs Corporation dans le domaine agricole.
C’est dire que la concurrence ne manque pas et ne risque pas de s’amenuiser dans les années à venir, même si certaines de leurs branches semble susceptibles de rejoindre le bal des « physiques ».