Il y sera question de la situation paradoxale de ce tableau qui, depuis son entrée au musée d’Orsay en 1995, est librement accessible à tous les publics mais dont la représentation, hors de l’espace muséal, n’a jamais fait l’objet d’autant de tentatives de censure.
De la couverture du roman publié par Jacques Henric Adorations perpétuelles (1994) au refus par La Poste, il y a quelques semaines, d’imprimer à petit nombre un timbre commémoratif, en passant par la suppression de pages Facebook et Picasa d’internautes (et même de la très sérieuse Tribune de Genève !) ou le retrait, lors d’expositions, de travaux de plasticiens réinterprétant la toile, nous tenterons de dresser un bilan de ces vingt dernières années, durant lesquelles L’Origine du monde fut régulièrement qualifiée de « pornographique ».
Incidemment, cet exemple emblématique permettra d’aborder le statut de l’œuvre d’art au regard de la notion floue, circonstancielle, fluctuante, de pornographie.