Peut-être avez-vous déjà lu mes articles concernant les AMAP ou Association pour le maintien d’une agriculture paysanne. Si j’en parle, c’est que c’est un mode d’approvisionnement alimentaire que j’ai choisi pour une bonne partie de ce qui rentre dans mon frigo. Cela fait maintenant huit ans que je me rends toutes les semaines aux distributions de l’AMAP aux Potes pour aller récupérer mes paniers.
Puisque je parle de mon AMAP, j’en profite pour faire passer un message à destination des Lyonnais et plus particulièrement des Villeurbannais. L’AMAP cherche de nouveaux adhérents . Si vous êtes intéressés le mieux est de passer à une distribution pour faire connaissance avec les amapiens, les producteurs et découvrir les contrats proposés. Toutes les informations sont sur la page d’accueil du site web de l’AMAP.
D’un point de vue pratique, la gestion d’une AMAP c’est beaucoup de paperasse. Pour l’avoir présidé cinq années et avoir été référent producteur, je suis bien placé pour le savoir. Il faut en effet pour chaque producteur établir des contrats que l’on renouvelle à chaque période. Pour un contrat légume, par exemple, c’est deux fois par an. Imaginez donc la gestion de 50 contrats à récupérer renseignés avec les règlements en trois exemplaires (un pour l’adhérent, un pour le producteur et un pour l’AMAP). Multipliez cela par le nombre de producteurs (quatre dans notre AMAP) et vous imaginez la petite forêt que l’on commence à décimer tous les ans.
En tant qu’informaticien, toute cette paperasse à l’époque du numérique, ça me fait un peu mal au ventre. La question que je me pose et pour laquelle je n’ai pas trouvé de réponse formelle est la possibilité sur le plan légale de substituer le contrat papier par un contrat en ligne. Si d’autres amapiens passent par là et ont une expérience de la « numérisation » de la gestion des contrats, leur retour est la bienvenue. Sinon je mènerais l’enquête
Toujours est-il que je reçois la semaine dernière un email de François tombé sur un des articles traitant des AMAP sur mon site. Il me fait part du développement d’un logiciel libre de gestion d’AMAP et de groupement d’achats : Cagette.net.
Les adhérents disposent grâce au logiciel :
- Récapitulatif personnalisé du planning des livraisons ;
- Récapitulatif des commandes effectuées et commande en ligne ;
- Gestion des permanences (aider lors des livraisons) ;
- Rappel par email ou SMS pour les étourdis ;
Pour les coordinateurs :
- Gestion centralisée de la liste des membres avec les contrats qu’ils ont souscrits ;
- Gestion des commandes et plannings de livraison ;
- Imprimer votre liste d’émargement avant chaque livraison ;
- Envoyer un message à un groupe de personnes particulier, par exemple les responsables des contrats avec les producteurs, ou les souscripteurs à un contrat particulier ;
Je tiens à signaler également l’existence de deux autres logiciels libres de gestion d’AMAP :
Je vous ferais un comparatif plus détaillé de ces trois logiciels prochainement.
Je vous propose de découvrir le logiciel Cagette au travers de quelques questions posées à son développeur : François.
Philippe : Comment le projet est-il né ?
François : Cela fait plus de 7 ans que je suis « amapien » dans différentes AMAP au fil de mes déménagements et j’ai pu constater que les coordinateurs bénévoles dans les Amaps passaient beaucoup de temps sur des tâches fastidieuses comme maintenir les listes des adhérents et des commandes.
J’ai franchi le cap le jour où ma compagne devait envoyer un mail à plus de 50 personnes et que nous nous sommes rendu compte que sa boîte mail n’acceptait que 25 destinataires ! En bon développeur, j’ai commencé à travailler sur mon temps libre sur une appli web avec base de données pour commencer à organiser et gérer toutes les données de notre AMAP. Je me suis pris au jeu, et après un an de test dans notre AMAP, j’ai commencé à le proposer à d’autres AMAP de la région bordelaise. Aujourd’hui, je suis à mon compte, et je suis en train de développer ce projet pour l’amener à maturité.
Philippe : Pourquoi le choix du langage de développement Haxe ? Peux-tu nous le présenter brièvement ?
François : J’ai tout simplement choisi le langage avec lequel je suis le plus à l’aise et le plus productif. Je l’utilise depuis 4 ans maintenant et j’avoue que pour moi c’est le « Graal » du développeur.C’est un langage open source né en France il y a 10 ans. Son principal avantage est qu’il est multiplateforme, c’est-à-dire qu’un algorithme peut être compilé en PHP, en Java, en C ou encore en Android ou JavaScript à partir du même code Haxe. Il est particulièrement utilisé dans le monde du jeu vidéo puisqu’il permet de sortir un jeu sur de multiples consoles, OS et téléphones à partir de la même base de code.
Cela va me permettre par exemple de faire une version PHP de mon logiciel pour rendre son installation possible sur tous les hébergements web bon marché. Je recommande vraiment aux développeurs curieux de jeter un oeil au site officiel pour en savoir plus : www.haxe.org. Pour le reste, j’utilise Ubuntu , Apache et MySQL, un grand classique dans le web.
Philippe : Quelles évolutions envisages-tu et à quel horizon ?
François : D’ici la fin de l’année, je vais surtout travailler sur l’ergonomie afin que le logiciel soit extrêmement simple à prendre en main pour un débutant. Pour 2016, j’ajouterai certainement un moyen de paiement en ligne pour pouvoir payer en direct les producteurs. Je travaille également sur un projet de base de données détaillée indexant les producteurs et leurs produits afin de pouvoir fournir un service d’annuaire des producteurs aux Amaps et groupements d’achats qui le souhaitent.
Philippe : Comment peut-on aider au développement ?
François : Toutes les contributions sont bienvenues, que ce soit pour programmer des plug-ins, identifier des bugs ou participer à la documentation du logiciel sur le wiki !