Je vous avais signalé dans un message du 22 août, les dangers qui se profilaient à l’horizon pour le raffinage européen du fait de la prolifération de nouvelles raffineries au Moyen Orient, de l’obsolescence de notre outil de raffinage et du basculement de la production américaine vers l’exportation.A ces modifications considérables des flux d’échange de produits raffinés, venait s’ajouter l’annonce par le Général et Président egyptien Al Sissi de son intention de …doubler le canal de Suez.
Un canal construit il y a 145 ans par le français Ferdinand de Lesseps et qui a vu transité en 2013 16 596 bateaux dont 3594 pétroliers, 649 méthaniers et 6014 porte conteneurs.Un canal dont la profondeur a été portée à 24 mêtres ce qui lui permet d’accueillir depuis 2010 les plus gros porte conteneurs mais que ne peut accueillir que les 2/3 des pétroliers.Son défaut majeur est que les bateaux ne peuvent s’y croiser partout et qu’il faut donc les organiser en convoi ce qui en limite le trafic et freine les passages.L’idée est donc de doubler le trafic de 49 à 97 bateaux/jour ce qui doublera les recettes des péages de 5 à 10 milliards de dollars.Des recettes qui représentent 20pct du budget égyptien! En fait le doublement annoncé ne se fera que sur 72 km sur les 163 de son parcours total, dans les terres sablonneuses de l’isthme du Nil entre Port Said et IsmaïliaC’est l’armée égyptienne qui est prévu superviser (??) le chantier qui devrait, de manière réaliste, prendre 4 ans, mais que le Président veut être creusé en un an.. Il est prévu couter 4 milliards de dollars à creuser et le Préqsident veut faire appel pour son financement aux pays frères, Arabie Séoudite, Emirats ou Koweit,et aux égyptiens eux mêmes à raison de 10 euros par personne.
A voir où il en sera d’içi deux ans…
Il est facile de prendre des mesures de rétorsion contre tel ou tel pays dont le comportement ne nous satisfait pas en oubliant ou sans penser que le dit pays peut lui aussi en faire de même à notre égard. Le faire contre des pays émergents ou sans importance économique, c’est possible, le faire contre un de vos principaux fournisseurs et client, c’est plus dangereux. J’ose espérer que Notre Président et ses collègues y ont pensé avant de décider des mesures de rétorsion contre la Russie et contre ses dirigeants, Poutine et ses amis.
Celui çi a réagi, de manière inattendue pour nos dirigeants, semble t il, en interdisant les importations de fruits et de viandes en direction de la Russie. Une réaction modérée, car il aurait fort bien pu couper le robinet du gaz qui fait vivre une bonne partie de nos économies! Sans conséquences majeures pour le pays car il aurait pu rediriger ses exportations vers l’est, vers la Chine ou le Japon, très demandeurs d’un accès plus importants aux ressources gazières russes.
Réaction qui va couter quand même des centaines de millions d’euros aux producteurs de fruits et legumes ainsi qu’aux éleveurs, ce qui ne semble pas tracasser outre mesures ministres et Président.
L’un des domaines pour lesquels ces mesures de rétorsion peuvent avoir des conséquences graves est l’industrie du pétrole. Le blocage édicté par Washington et Bruxelles des transactions avec les banques publiques russes risque en effet de bloquer le financement de certains grands projetspétroliers dans lesquels nos sociétés occidentales sont impliquées.
Autre blocage potentiel à risque, celui de l’accès à des technologies semsibles, celles qui concernent les forages en mer et en grande profondeur, celles qui concernent l’exploration dans les gaz de schiste ou celles qui sont à développer comme l’exploration et la production dans les zones arctiques.
Or les pétroliers internationaux sont très impliqués en Russie dans des exploitations existantes ou dans des projets dont certains sont pharaoniques. Citons le projet de Sahkaline de Shelll avec Gazprom. Ou les projets dans les mêmes zones d’ExxonMobii, de l’ENI ou de Statoil avec Rosneft.
Notre pétrolier national, Total, est très impliqué avec le groupe russe Novatek dont il détient 18 pct du capital dans le développement du projet d’exploitation du gaz de la presqu’ile de Yamal en zone arctique.Un projet à 27 milliards de dollars avec Noivatek et le chinois CNPC! Total a ainsi prévu que la Russie devrait devenir d’içi 2020 la première zone de production du groupe alosr qu’elle ne représente que 9pct aujourd’hui.
Même risque pour le britannique BP qui possèdé une participation de 20 ct dans Rosneft, alter ego de Gazprom mais dans le pétrole brut.
Les parapétrolières sont concernées également comme Technip qui a vient d’emporter le marché de l’ingéniérie de l’énorme projet de Yamal et en particulier de l’usine de liquéfaction du gaz.
Au total, d’après Barclays, les majors pétrolières ont prévus d’investir pas moins de 50 milliards de dollars en Russie sur cette seule année. Alors, le risque est énorme….
Je vous avais fait part, dans un message précédent, des Brèves du 11 juin 2014, du projet de GDF Suez et d’autres gaziers, d’exporter en direction du Japon des quantités importantes de gaz de schiste en provenance des Etats Unis. Pour cela il fallait obtenir les autorisations nécessaires pour pouvoir exporter du gaz à partir des Etats Unis, créer un port susceptible d’y recevoir des navires méthaniers et monter une usine de liquéfaction du gaz pour le rendre transportable dans ces méthaniers.
Le projet, dénommé Cameron LNG, regroupe GDF Suez pour 16,6 pct,les japonais Mitsui et Mitsubishi pour 16,6 pct chacun et pour le solde (50,2 pct), l’américain Sempra Energy qui sera l’opérateur du site qui sera situé à Hackberry en Louisiane.
Les autorisations du Ministère de l’Energie américain, le DoE, et de la Commission fédérale de régulation de l’Energie nucléaire, le FERC, avaient déjà été obtenues en février. il restait à monter le financement du projet pour un montant de 10 milliards de dollars. C’est l’accord sur ce financement qui vient d’être bouclé.
Le projet comportera comme pièce maîtresse une usine de liquefaction de gaz de 12 millions de tonnes de capacité en trois trains de liquéfaction dont le premier sera livré en 2018. A terme GDF Suez disposer de 4 millions de tonnes de GNL pour lesquels GDF Suez a conclu un contrat d’approvisionnement sur 20 ans avec l’électricien japonais, Tohoku Electric Power qui couvre la région Nord Est du Japon, celle qui a été le plus affectée par le tsunami et la fermeture de Fukushima. Les centrales thermiques fonctionnent donc au gaz, à pleine capacité et visiblement, si on se réfère à la durée du contrat, pour logntemps.
GDF Suez a annoncé qu’un des grands axes de sa stratégie consistait à se développer dans le GNL dotn il se considère comme le troisième fournisseur mondial. il dispose de 14 méthaniers sous contrat permanent et vend 16 millions de tonnes de GNL