En France, c’est le summum du dogmatisme, encore pire qu’en Allemagne avec l’interdiction absolu de faire quoi que ce soit, même à titre expérimental et scientifique, pour évaluer les risques de la fracturation hydraulique, et même évaluer la valeur des gisements potentiels de notre sous sol La même attitude en quelque sorte que pour les OGM où même avec un avis positif des scientifiques du point de vue technique, on interdit par précaution des techniques installées sur des milliers d’hectares dans le monde ou utilisés dans des milliers de forages productifs sans qu’apparemment il ne s’y soit produit des catastrophes dramatiques. C’est la beauté d’avoir des litteraires, des journalistes ou des avocats beaux parleurs aux commandes de la République.
Le seul à avoir compris l’avantage économique énorme des gaz de schistes pour l’économie française et à avoir tenté de promouvoir une technique d’exploration au fluoropropane sans inconvénient important fut Arnaud Montebourg dont je ne suis pas certain que ce ne soit cette position favorable sur ce sujet qui ne lui ait couté son poste de Ministre.L’enjeu était pourtant de 1 à 2 point de Pib et de 120 à 225 000 emplois que les politiques ont sciemment enterrés ! En France les considérations électoralistes passent avant les vérités scientifiques!
En Angleterre, faux départ sur les gaz de schistes avec un léger tremblement de terre sans suite dans le Lancashire dont on a pu considérer qu’il avait un lien avec les premiers forages de fracturation effectués dans cette zone.Depuis d’autres permis ont été attribués dont certain à GDF Suez et les sociétés se préparent à commencer les forages précautionneusement pour ne pas susciter de réactions négatives des populations.
Et puis ces jours çi, une soudaine déclaration fracassante d’une petite société britannique indépendante, UK Oil & Gas Investissement, comme quoi la dite société UKOG aurait identifié du coté de laéroport de Gatwick, au sud de Londres un bassin du même type que le bassin de Bakken du Dakota du Nord en Amérique, baptisé le bassin de Weald qui renfermerait des réserves de plusieurs milliards de barils, soit le double de tout ce qui a été retiré de la Mer du Nord depuis 50 ans !
Il reste à confirmer de telles réserves dont l’annonce, sur la base d’un seul forage, apparait à tout le moins comme prématurée
Pour mémoire les mauvais résultats obtenus par tous les intervenants en Pologne qui ont tous décidé d’interrompre leurs campagnes de forages.
L’Algérie vit depuis plus de 50 ans de la rente pétrolière et gazière qui assure 98 pct des recettes d’expotation,70 pct du budget de l’Etat et 33 pct du PIB du pays. Malheureusement la production baisse depuis des années, de 20 pct dans les dix dernières.La baisse du prix du baril de brut et celle du prix du gaz qui a tendance à suivre, ont porté un coup à une économie déjà fragile.
C’est pourquoi l’annonce par la Banque Mondiale que l’Algérie disposerait de 20 000 milliards de m3 de réserves de gaz de schistes, le double des réserves de gaz conventionnel, dans des roches mères de qualité semblable à celle des gisements américains, et serait classé au 4ème rang mondial des pays potentiellement producteurs derrière les Etats Unis, la Chine et l’Argentine, a électrisé le pays. D’un coté les pouvoirs publics, la Sonatrach, la compagnie nationale et les politiques qui y ont vu une aubaine extraordinaire et inespérée de redonner 20 à 30 ans de plus de rente pétrolière au pays alors qu’au rythme actuel de la décroissance de ses réserves conventionnelles, l’Algérie deviendra importatrice de gaz et de pétrole d’içi 25 ans?
Comment pouvoir refuser un grand bol d’air économique, 50 000 emplois de plus, une technique qui est,- ont il dit à leur peuple-, maitrisée depuis les années 90, dans des circonstances économiques actuelles et futures?Pas possible n’est ce pas? La Sonatrach est prête à investir 300 Milliards de dollars sur les 50 ans à venir pour produire 60 milliards de m3 de gaz de schistes
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Mais de l’autre coté, le peuple, et celui du grand sud où se trouveraient les nouveaux gisements, qui n’ont pas bénéficié beaucoup des fruits de la croissance, n’ont pas confiance dans leurs dirigeants et se laissent allé à écouter les sirènes des opposants aux gaz de schistes sans nécessairement se rendre compte qu’effectivement, à plus ou moins court terme, le pays ne pourra pas faire autre chose que d’en passer par là.
La colère gronde dans le grand sud depuis l’inauguration du premier forage à quarante kilomètres d’In Salah la veille du nouvel an. Le premier des 12 000 puits estimés qu’il faudra forer pour extraire les 60 milliards de m3 espérés par la Sonatrach au rythme de 240 par an! Les habitants sont prèt à déclencher une grande marche à partir des villes du sud vers Alger et promettent une manifestation monstre dans la capitale.
Bouteflika est sorti du silence pour affirmer que « L’exploitation de ces nouvelles ressources s’avèrent une nécessité pour la sécurité énergétique du pays ». Il mise sur le temps pour que le mouvement s’essoufle
BP avait découvert sur les blocs gaziers North Alexandria et West Mediterranean Deepwater en Mediterrannée, des réserves susceptibles d’exploitation pour produire jusqu’à 34 millions de m3 de gaz par jour soit l'équivalent du quart de la production actuelle de gaz de l‘Egypte. Il vient d’annoncer le lancement du projet de mise en exploitation de ce gisement pour un objectif de démarrage en 2017.
BP detient 65 pct des droits sur le gisement.
J’avais eu l’occasion dans un message du 13 janvier 2014 ,que je vous invite à relire, de vous informer de l’évolution des différents projets de construction de gazoduc à partir de la mer Caspienne, où de gigantesques gisements de gaz ont été identifiés et sont en cours de mise en exploitation.La mer Caspienne étant une mer fermée,pour pouvoir les exploiter, il faut construire des gazoducs jusqu’au port le plus proche sur la Méditerranée ou jusqu’aux lieux de consommation finaux en Europe du Sud.
Deux projets parallèles existent et sont en construction,l’un, le Southstream, mené par Gazprom et l’ENI italienne qui est prévu passer sous la Mer Noire,traverser les pays des Balkans et aboutir dans le ,nord de l’Italie pour y amener des volumes de gaz des différents pays entourant la Caspienne pour laquelle Gazprom s’est assuré l’exclusivité de la commercialisation. C’est ce que l’on appelle la Voie Nord ou la Voie Russe L’autre la Voie Sud part de Bakou sur la Caspienne remonte par Tbilissi puis traverse la plateau anatolien, la Turquie, au sud de la Mer Noire par le TANAP, Trans-Anatolian Gas Pipeline, dont les actionnaires sont les compagnies gazières azerbaidjianaise SOCAR(80pct) et turques Bodas(15pct) et TPAO(5pct), pour amener le gaz jusqu’à l’entrée en Bulgarie où il est prévu se connecter sur le TAP,Trans-Adriatic Pipeline, qui ,via la Grèce et l’Albanie, est prévu passer sous l’Adriatique pour déboucher en Italie du Sud. C’est la Voie Sud, le rêve de l’Union Européenne qui devait se matérialiser initialement par le désormais défunt gazoduc Nabucco et avait pour but de capturer un approvisionnement à partir de la Caspienne qui soit indépendant de Gazprom et de la Russie.Si je vous en reparle aujourd’hui, c’est que le premier coup de pioche du TANAP vient d’être donné près de Kars dans l’est de la Turquie! Le dit Tanap qui doit coûter 10 milliards d’euros, est prévu satisfaire 20 pct des besoins en gaz de l’Union Européenne et commencer à fournir à partir de 2018. Le rêve de l’Union Européenne est proche de se réaliser.