C’est un véritable front anti-Valls qui est en train de se constituer avec l’entrée dans le bal d’un poids lourd du PS, Jean-Marc Ayrault. L’ancien premier ministre de François Hollande s’était jusqu’ici astreint à un certain silence. Il vient de rompre sa période d’abstinence.
Il s’était déjà manifesté en juillet en signant avec 17 parlementaires un appel en faveur d’une fusion de la région Pays de la Loire avec la Bretagne. Mais cette fois c’est un véritable coup de gueule, fait rarissime pour un homme qui a tout au long de sa carrière politique manifesté un flegme absolu. Il ne décolère plus depuis qu’il a pris connaissance de l’enveloppe attribué aux Pays de la Loire dans le cadre du futur contrat de projets Etat-région 2015-2020.
En effet, alors que la région Bretagne reçoit 145 euros/habitant, la région Poitou-Charentes 252 euros/habitants il constate que sa région, celle des Pays de la Loire se voit attribuer 96 euros/habitants, alors qu’elle est la cinquième région française en terme de population et de PIB.
Il a donc pris sa plus belle plume pour faire savoir son mécontentement (argumenté) à son successeur à l’Hôtel Matignon. Il en profite aussi, à la manière de Martine Aubry pour faire part de sa plus vive inquiétude «pour l’enseignement et la recherche en général, puisque toutes les régions françaises voient leurs dotations baisser dans ce secteur d’avenir». Il cite l’exemple de la métropole nantaise dont l’enveloppe prévue pour l’enseignement supérieur et la recherche chute, selon lui, de 60%.
On notera dans cette affaire le peu d’élégance de Manuel Valls, qui aurait pu s’éviter cette situation en manifestant un arbitrage plus digne pour la région de son prédécesseur. On a appris que l’ex-premier ministre avait déjeuné avec Martine Aubry, avec au menu une préparation commune aux prochains Etats Généraux organisés par Christophe Cambadélis, et une alliance en bonne et due forme pour le prochain congrès.
Mais ainsi en va-t-il de ce gouvernement là … qui ne respecte pas ses électeurs, pas plus que les membres éminents de sa majorité politique
Bref, la résistance au parti Socialiste prend forme, c’est aussi un front anti-Valls que se constitue avec la volonté d’être une alternative politique au gouvernement.
Avec en plus les députés frondeurs Arnaud Montebourg, Aurélie Filippetti et Benoit Hamon… moi je commencerai sérieusement à m’inquiéter.