L’un des plus grands défis auquel est confronté l’humanité, et curieusement celui dont on nous parle le moins, est de nourrir une population globale de 9,5 milliards d’êtres humains en 2050c’est à dire dans 35 ans seulement. Et ce alors que nous avons déjà, d’après la FAO, 842 millions de personnes qui vivent actuellement en situation de sous alimentation. Ça fait 2,3 milliards de personnes en plus voire 3,1 si on prend en compte les sous alimentés.C’est donc un défi majeur pour l’humanité que de se préparer à produire des nourritures à autant de population supplémentaire dans le monde alors que les surfaces arables vont diminuer du fait de l’extension des villes et du réchauffement climatique.
Oh, nous l’avons déjà fait sur les soixantes dernières années pendant lesquelles nous avons réussit à nourrir 4 milliards d’habitants de plus sur la planète. La recette? La mécanisation des cultures et l’amélioration de la productivité qui s’est traduit par le fait qu’un agriculteur est passé d’une capacité à nourrir 15 personnes en 1950 à 60 actuellement. Il n’apparait donc pas irréalisable que ce même agriculteur puisse arriver à en nourrir 30 de plus en 2050.
Mais pour celà il faut d’abord investir lourdement et en particulier dans les pays en voie de développement pour former les agriculteurs aux nouvelles techniques, mécaniser les exploitations mais aussi développer les installations de stockage et de transformations et la logistique pour amener la nourriture aux consommateurs. Des investissements colossaux a calculé la FAO de l’ordre de 85 milliards de dollars d’investissement tous les ans pour accompagner cette croissance de la production agricole soit 50 pct de plus que nous ne faisons actuellement dans les pays développés.Sans compter les investissements publics dans des routes, des projets d’irrigation à grande échelle et d’énormes capacités de production électrique.
Il va falloir aussi s’adapter aux contraintes que l’évolution de la planète,de son climat et de nos manières de vivre va nous imposer. En particulier il va falloir trouver de….l’eau car c’est ce qui va nous manquer le plus dans un avenir proche. La méthode est connu, c’est le dessalage de l’eau de mer que l’on maitrise techniquement mais qui nécessite de gros investissements et… de l’énergie.Une ville comme celle de Dubai fonctionne grace à de gigantesques unités de dessalement alimentée grace aux ressources en pétrole et en gaz auxquelles cette partie du monde a accès.Il en coute un demi dollar le litre (!!) un coût qui a diminué de moitié depuis 1990 mais qui reste inaccessible aux besoins d’irrigations de l’agriculture pour laquelle il faudrait réutiliser les eaux usées après épuration.
Il va falloir aussi accepter les cultures OGM, seules capables de permettre d’accroître les rendements sans accroître les traitements phytosanitaires grâce aux variétés résistantes au stress hydrique ou aux parasites.Quatre grandes plantes, soja maïs coton et colza disposent de telles variétés et 125 millions d’hectares dans le monde y sont consacrées soit 10pct des terres cultivées dont 51 cpt de celles des Etats Unis, 17pct de celles de l’Argentine, 13pct du Brésil, 6oct du Canada et 5 cpt en Inde.
Enfin il va falloir changer de mode d’alimentation pour prendre ceux qui nécessiteront le moins d’eau.Il va falloir manger ce que 2,5 milliards d’être humains consomment déjà…, des insectes! Il faut en effet 1500 fois moins d’eau pour produire 100 g d’insectes que pour produire 100 g de viande de boeuf !
Voila une version sans doute très abrégée des bouleversements qui attendent notre planète nos mode de vie et nous mêmes et nos enfants dans les cinquante ans à venir.Pour autant,nous n’avons pas l’impression que l’adaptation à ce surcroît de population sur la planète soit le soucis majeur de nos élites dirigeantes….