Les chiffres sont terribles. Après avoir vaillamment résisté à un déferlement touristique sans précédent, notre pays risque une catastrophe d’une ampleur incalculable suite à l’afflux de réfugiés politiques venus des pays « en crise ». Une différence notable entre les deux vagues d’assaillants : les premiers ont une carte bancaire et des papiers en règle, les seconds n’ont plus que leur misère et leur courage à présenter aux autorités. On comprend facilement qu’une large majorité de nos concitoyens se soient mobilisés face à la première offensive, ouvrant à qui mieux mieux leur tiroir caisse pour répondre à l’afflux de devises étrangères. On peut comprendre aussi que seule une minorité bienveillante ait accepté de faire preuve de générosité à l’égard de gens qui n’ont même pas de quoi acheter une carte postale, alors que notre pays a tant de beaux produits à leur vendre : parfums, soieries, alcools fins, bijoux, robes de soirée…
Si l’on écoute nos hommes politiques – dont les talents oratoires et la générosité gargantuesque ne sont plus à mettre en doute – le péril est en la demeure et notre économie est au bord du chaos. Tous ces individus, aussi analphabètes qu’amoraux, sont prêts à piller nos richesses nationales. La droite comme la gauche nous l’expliquent depuis longtemps : notre pays ne peut pas accueillir toute la misère du monde. J’ignorais – comme vous, sans doute – que la misère dans le monde se limite à soixante et quelques milliers d’individus.
A mettre en parallèle avec ces chiffres alarmants, la situation particulière du Liban : ce pays compte quatre millions et demi d’habitants et accueille un million et demi de réfugiés (principalement syriens – chiffres donnés par l’UNHCR). Chers tribuns hypocrites : là, je pense que l’on peut parler d’un réel problème économique – problème pour lequel la « communauté internationale », moins efficace que la « communauté de l’anneau », ne fait rien ou tout au moins pas grand chose. Conséquence de cette situation, le nombre de touristes munis de cartes bleues et de papiers en règle va en s’effondrant.
On comprend l’angoisse des buralistes, des parfumeurs et des modistes : imaginez que la France soit amenée à accueillir 20 millions de réfugiés, soit le tiers de sa population ! Il est probable que Mme Michu, terrorisée par la présence de bandes désarmées de Syriens, Erythréens, Somaliens et autres barbares, n’aurait alors plus d’autre issue que de se réfugier au Liechtenstein. Chose étonnante sur laquelle les médias communiquent peu : la majorité de ces barbares exercent dans leur pays d’origine des professions telles que médecins, professeurs, infirmiers, avocats… Certes, beaucoup d’entre-eux ne parlent pas notre langue, mais les Français qui ont colonisé l’Afrique et l’Indochine connaissaient-ils les langues locales ?
On pourrait aussi se poser la question du fonctionnement démocratique de l’Europe et se demander comment il se fait que la Grèce (je crois que c’est ainsi que l’on nomme le « Village-vacances » des Allemands et des Français) supporte la plus lourde charge en matière d’accueil de réfugiés. Le seul « quota » que nos courageux gouvernants semblent avoir accepté c’est que « plus on est pauvre, plus on est généreux ! » Mais il n’est plus guère besoin d’épiloguer sur la démocratie dans l’UE : la comédie sinistre qui se joue chez les Hellènes a déjà fourni une réponse à cette question.
Comme c’est l’été et que visiblement les Français sont fatigués (notamment parce que la forte présence de touristes fortunés « oblige » à ouvrir les commerces le dimanche), je vous laisse en paix, et limite volontairement la longueur de ce billet ethno-philosophique. La fin du mois d’Août semble être la période la pire pour les blogueurs ! J’espère – au cas où le nombre réel de réfugiés politiques se situerait aux alentours de 64 ou de 66 mille – que vous me pardonnerez l’inexactitude des données. Je n’ai aucune prétention à remplacer l’Encyclopédie Universalis.